Visualise cette image romancée d’un vieux agriculteur il y a quelques siècles. Il cultive sa parcelle, se nourrit de ce qu’il produit, et personne vient l’emmerder. C’est trop romancé pour être vrai, ça prend pas en compte la galèrianité de la réalité, mais quand bien même. En les prenant en compte, c’est un poil moins pire que l’urbanité.
Problème : l’urbanité sait pas planter des patates. C’est réducteur, mais concrètement l’urbanité nous a fait oublier comment on produit des trucs. Et c’est tragique, mais la solution est pile devant toi, si tu lis ça sur internet.
Techno-piraterie
Au départ, Internet servait à s’échanger des informations scientifiques. Après c’est parti en vrille, mais au fond restent encore des bibliothèques géantes, et de quoi les enrichir davantage. Reconquistons Internet, échangeons des protocoles, apprenons librement à refaire des trucs. Lisons les brevets pour rétro-concevoir du matériel complexe. Écrivons des recueils de tous nos savoirs individuels, et faisons les tourner. Forçons les portes de la Bibliothèque Interdite.
Autonomisme productif
Une fois qu’on sait comment faire les trucs, bah faut se lever et les faire. Parce que marre d’être des parasites sociaux. L’alcool malheureusement omniprésent dans le milieu autonome fait profiter des groupes agroalimentaires alors que c’est ridiculement simple à brasser. L’avènement de matériel tel que les imprimantes 3D, couplées à des techniques métallurgiques poly-millénaires, permet de simplifier un temps l’étape “réquisition des moyens de production”. Réquisitionner une usine serait génial, mais dans un premier temps si une cave suffit tant mieux. À terme, un réseau de caves serait possiblement plus optimisé qu’une usine monolithique. Tranformons notre monde en forge éternelle.
Néo-agrarisme
Parce que c’est bien beau mais à un moment se pose la question de la matière première. C’est bien beau d’avoir une imprimante mais si elle a pas de plastique pour tourner… Et c’est là que vient l’anachronisme. L’agriculture c’est bien pour manger, c’est aussi bien pour produire du matériel. Les patates sont convertibles en plastique. Le kombucha peut être transformé en cuir et parchemin synthétiques. Le mycélium sous certaines formes est analogue au polystyrène. Correctement trafiquées, des bactéries en culture produisent n’importe quel composé organique nécessaire. Cultivons nos indépendances.
Re-visualise le vieux qui cultive son bout de terre. Mais là son bout de terre est auto-régulé par des machines qu’il a assemblées, et la moitié de ses patates sont transformées en bioplastique pour réparer ses outils usés. Le vin qu’il boit est turbo-fermenté dans sa cave. Alors levons nous, et mettons nous au taf.