Titre original : nouvelle vague raciste et islamophobe en France
Nous refusons que la solidarité avec les victimes des attentats et leurs proches soit le prétexte à des actes racistes et islamophobes, comme cela avait déjà été le cas après les attentats à Charlie Hebdo [2]
Nous condamnons l’amalgame entre terroristes et migrants ou réfugiés, encouragé par les mesures démagogiques de l’Etat (comme le contrôle des frontières) tout comme la récupération politique de ces événements tragiques pour effectuer un nouveau tour de vis sécuritaire (loi renseignement bis après janvier, état d’urgence aujourd’hui).
Nous ne nous reconnaissons pas dans l’union sacrée, les discours va-t-en-guerre, et le regain de nationalisme sur lequel surfent les grands groupes de communication (ainsi la déferlante de profils "bleu-blanc-rouge" encouragée par Facebook).
Car ces idées patriotes, islamophobes ou plus largement xénophobes, agitées depuis des mois par la classe politique ont des conséquences qui se traduisent en actes de violence sur le terrain.
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Ailleurs en France :
En province, plusieurs rassemblements en hommage aux victimes des attentats de Paris ont eu lieu samedi 14 novembre dans l’après-midi, donnant parfois lieu à des tensions.
- A Lille, dans le Nord-Pas-de-Calais, où 500 personnes défilaient, une quinzaine de militants du Front national, portant des drapeaux tricolores, ont scandé : "Expulsons les islamistes" et fait éclater des pétards. Plusieurs manifestants les ont alors repoussés, en criant "Dehors les fachos", et les ont hués, avant qu’une quinzaine de CRS s’interposent en formant un cordon de sécurité, selon l’AFP [3].
- A Pontivy, dans le Morbihan, le parti d’extrême droite breton Adsav a manifesté contre les migrants, réunissant 150 personnes au cri de « Breton, ouvre les yeux, ferme ta frontière ! » Un passant d’origine maghrébine a été frappé au sol par un groupe de militants d’extrême-droite. [4]
- A Metz, en Moselle, une dizaine de militants identitaires ont perturbé le recueillement d’un demi-millier de personnes devant le monument aux morts avec des pétards, des fumigènes et une banderole proclamant "Expulsons les islamistes" [5].
- A Cambrai, dans le Nord, un acte xénophobe a également été rapporté. Le conducteur d’une voiture a tiré sur un homme d’origine turque, parce qu’il "avait une couleur de peau qui ne convenait pas au tireur", a indiqué le parquet. [6]
- A Reims, dans la Marne, un groupe d’une dizaine de personnes a perturbé l’hommage aux victimes. Il s’est positionné devant la cathédrale avec une grande banderole sur laquelle on pouvait lire : « On est chez nous islamisation hors de notre nation » en criant et en faisant des saluts nazis. [7]
Plusieurs mosquées ont également été vandalisées.
- A Aubagne, près de Marseille, une tête de sanglier a été accrochée sur les grilles de la mosquée de la ville [8].
- A Oloron, dans les Pyrénées-Atlantiques, des tags d’extrême droite faisant référence à la LVF [9], un groupe militaire collaborationniste de la seconde guerre mondiale, ont été écrits sur une boucherie halal et la mosquée de la ville.
- A Pontarlier, en Franche-Comté, une croix gammée, et des tags « La France aux Français » et « Libéré la Gaule » ont été découverts sur les murs de la mosquée de la ville, déjà vandalisée à plusieurs reprises dans le passé. Du jambon a aussi été déposé devant le lieu de culte [10].
- A Brest, dans le Finistère, dans la nuit de dimanche à lundi, deux coups de feux ont été entendus à proximité de la mosquée du quartier de Pontanezen, rapporte France Bleu Bretagne, citant la police. [11]
- A Evreux, en Haute-Normandie, ville qui ne dispose pas de mosquée, des tags racistes « Mort aux musulmans », « la valise ou le cercueil » ont été inscrits sur la façade de la mairie et en différents endroits de la ville, a rapporté la municipalité samedi 14 novembre [12]
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