[Vidéo] Inscriptions à l’université Paul Valéry : plusieurs milliers d’étudiant.es laissé.es sur le carreau

La direction de l’université sacrifie volontairement toute une génération sur l’autel de l’élitisme.

« Cette année, le double effet conjugué de la mise en place de la sélection en Master et de la pratique du tirage au sort Licence va laisser de nombreux étudiant.es sans possibilité d’inscription à la rentrée de septembre. »

Video : inscriptions à l’université Paul Valéry : "jusqu’à 80-90% d’étudiants refusés"

Communiqué du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), du 07/07/2017.

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Depuis le 6 juillet, les inscriptions à l’université Paul Valéry – Montpellier 3 sont ouvertes. Cette année, le double effet conjugué de la mise en place de la sélection en Master et de la pratique du tirage au sort Licence va laisser de nombreux étudiants sans possibilité d’inscription à la rentrée de septembre.

Durant tout le second semestre de l’année universitaire 2016-2017, les étudiants, avec le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), ont combattu vigoureusement les ambitions sélectives de la présidence de l’université. Nous constatons aujourd’hui que la situation actuelle dépasse, par son ampleur, nos prévisions les plus effrayantes.

Omerta sur les Licences et purge décomplexée sur les Masters.

Bien que la direction de l’université refuse toujours à ce jour de communiquer les chiffres sur le nombre de néo-bacheliers impactés par la mise en place du tirage au sort pour l’entrée en première année de Licence, les élus SCUM et indépendants ont obtenu lors du CÉVU (Conseil des Études et de la Vie Universitaire) du 4 juillet 2017, les données concernant la sélection en Master. Au total, si 10466 étudiants ont candidaté à un Master 1 dans notre université, seuls 1147 parmi eux ont été pris dans le cursus de leur choix. Parmi les nombreux refusés, 642 d’entre eux avaient obtenu leur diplôme de Licence au sein de l’université Paul Valéry. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et Patrick Gilli, président de l’université, le démontre encore une fois avec brio puisque la sélection entre le Master 1 et le Master 2 éjecte près de 93% des étudiants, parmi les 5790 demandes. Parmi les refusés, les 814 qui avaient suivi et obtenu leur Master 1 à l’université Paul Valéry sauront apprécier à leur juste valeur les engagements non tenus de la direction de l’université.

S’il est effectivement vrai que les infrastructures de l’université Paul Valéry souffrent d’un manque général d’investissement, nous rappelons que les moyens qui lui sont alloués sont en augmentation constante depuis plusieurs années. La justification martelée par la direction, à savoir un manque de moyens et d’infrastructures, ne parvient désormais plus à masquer l’évidence : toute une génération se retrouve volontairement sacrifiée sur l’autel de l’élitisme.

Examens, notation et désinformation : les pratiques élitistes douteuses sortent du placard

Le 28 juin 2017, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) a publié un grand questionnaire concernant la sélection en Master. En 8 jours, il a été rempli par 144 étudiants.
Les résultats de ce questionnaire éclairent sur des pratiques de sélection en Master qui n’entrent pas dans le champ défini par la loi. Ainsi, cette année, moins de 40% des étudiants interrogés estiment que la deuxième session d’examens était suffisamment espacée de la première session, afin de favoriser une organisation efficace des révisions. Plus édifiant, près de 70% d’entre eux ont dû passer l’ensemble de leurs examens semestriels en moins d’une semaine. La notation des étudiants ne semble pas échapper à l’impression générale, puisque plus de 60% des étudiants n’ont pas considéré leurs notes justes et équitables, et plus d’un tiers d’entre eux n’ont pas été informés des critères de notation.

A cela s’ajoute une désinformation massive des étudiants concernant les modalités de candidatures et les critères de sélection en Master. En effet, seuls 21% d’entre eux se sont vu transmettre des informations complètes sur le sujet. Plus édifiant, et surtout plus éclairant sur la volonté politique de la direction de l’université, plus de 90% des étudiants n’ont pas été informés des modalités de recours en cas de refus de leur candidature en Master 1 ou 2. Si, contrairement aux directions d’UFR et à la présidence de l’université, les enseignants ont largement abordé le thème de la sélection en cours avec leurs élèves (pour 62% d’entre eux), il s’avère qu’une forte minorité d’entre deux a durci ses critères de notations, puisque 34% des étudiants les jugent, depuis la mise en place de la sélection en Master, plus sévères.

Mais parmi toutes ces difficultés s’ajoute le bien mal nommé « droit à la poursuite d’étude » censé permettre aux étudiants recalés en Master de formuler un recours auprès du rectorat. Toutefois, on constate un gros oubli dans cette mesure, troquée par les élus étudiants au CNESER (l’UNEF et la FAGE) en échange de leur vote pour la sélection en Master. Ce fameux site web se trouve fermé du 16 juillet au 25 août alors que seul un tiers des demandes ont été traitées à Paul Valéry. Mais l’arnaque ne s’arrête pas là ! Si le recours est accepté, le rectorat se retrouve dans l’obligation de proposer 3 Masters … dans une filière qui peut n’avoir aucun rapport avec sa Licence et son projet professionnel. A cela s’additionnent des exigences supplémentaires dont beaucoup d’étudiants n’ont jamais entendu parler : la licence doit avoir été obtenue après 2015, au moins deux vœux doivent avoir été faits, et le recours ne peut se faire que 15 jours après l’obtention de la licence si tous les refus ont été notifiés ou 15 jours après la notification du dernier refus.

Dans un contexte où le nouveau gouvernement prévoit pour l’année prochaine, sous les yeux gourmands des présidences d’universités, la mise en place d’une sélection drastique dès l’entrée en Licence, l’accès aux études supérieures est déjà largement remis en cause par le durcissement des critères du logiciel « Admission Post-Bac » et par la mise en place du tirage au sort dans plusieurs filières. Nous rappelons que pour beaucoup d’étudiants, et en particulier ceux issus des catégories les plus populaires, l’université reste le seul moyen d’échapper à une vie jalonnée d’une succession d’emplois précaires. Nous rappelons aussi que les milliers d’étudiants volontairement éjectés de l’enseignement supérieur par la direction de l’université seront ainsi privés de leur droit à une bourse et à un logement étudiant, ce qui accentuera davantage leur situation précaire.

Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier se tient aux côtés des étudiants refusés, et les accompagne au quotidien dans leurs démarches et recours. Conscients que seul un véritable rapport de force face aux directions d’universités et au gouvernement pourra changer durablement la donne, nous multiplierons les actions et mobilisations contre cette odieuse situation dès la rentrée de septembre.

Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM
syndicat.scum@live – http://www.combatuniversitaire.wordpress.com

P.-S.

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