Depuis quelques jours, on lit partout dans les journaux locaux que le Karnaval des gueux a donné lieu à des scènes de « guerre civile dans le centre ville ». On entend également les élus les plus arrivistes désigner des responsables. Ainsi, on a entendu sur France Bleu Hérault jeudi 2 mars au matin le maire de la ville de Montpellier et président de l’agglomération de Montpellier pointer du doigt le squat du Royal comme base arrière logistique des casseurs/casseuses du Karnaval. Outre le fait que le maire reprend ici les thèses des pires groupuscules fascistes locaux [1], on voit ici le mensonge de l’arriviste.
En effet, Philippe Saurel est un baron local de la politique montpelliéraine. Conseiller municipal depuis 1995, il n’en est pas à son premier Karnaval. Prenons l’article du Midi Libre du 09/03/2011 (lendemain du Karnaval de cette année) :
Ils étaient plus de 400 personnes à fêter carnaval dans les rues de Montpellier, hier soir. Vers 20 heures, une cinquantaine de « gueux », comme c’est de tradition, s’est joint à la fête. Ces « alternatifs » aux tenues décalées se sont offert une place à la fin du cortège. « Le carnaval des gueux » est un événement non officiel qui réunit chaque année, depuis 15 ans, une poignée d’alternatifs venue fêter carnaval à Montpellier.
Mais le carnaval alternatif a dégénéré et forces de l’ordre et jeunes libertaires se sont affrontés en plein Écusson. Pendant plus de deux heures, aux jets de canettes en verre et aux feux de poubelles, les policiers ont répondu par des charges et l’envoi de grenades de dispersion, dans une ambiance surréaliste… Au final, 8 personnes ont été interpellées et 9 policiers légèrement blessés.Midi Libre, 9 mars 2011
Philippe Saurel était alors adjoint au Maire de Montpellier, Hélène Mandroux, chargé de la culture et du patrimoine. Le Royal était encore un cinéma privé qui avait pignon sur rue. Le Karanaval des Gueux a toujours été un événement subversif, contestataire, une manifestation populaire de réappropriation du centre bourgeois. Un épisode annuel de dégentrification. Chaque année les forces de l’ordre tente de l’empêcher, provoquant du même coup affrontements, heurts, « débordements » divers et variés.
« Je condamne fermement les actes de violences envers les policiers et les commerçants ». Pour le Maire-Président d’agglo, les seules violences à rapporter sont les vitrines étoilées, les tags et les quatre policiers dont les blessures n’ont même pas entraîné une journée d’interruption de temps de travail (ITT). Nous déplorons pourtant des dizaines de blessés chez les Karnavaliers ; tirs de LBD, saturation de l’air par les gaz incapacitants, matraquages et grenades de désencerclement ont envoyé des gens à l’hôpital.
Pour couronner le tout, dans la même émission de radio, le Maire de Montpellier utilise le viol subi par une jeune femme pour jeter l’opprobre sur le Karnaval. Le procédé est malsain et là encore il est partagé par l’arriviste Saurel et les nazis régionaux [2]. Manipuler la souffrance d’une victime de viol afin de nuire à des tierces personnes, voilà ce que fait le maire de Montpellier. « Certains disent que derrière les murs des squats c’est le nouveau monde qui s’ouvre, mais lorsque ce nouveau monde s’appuie sur les violences et les viols, pour moi c’est de l’obscurantisme » nous dit Philippe Saurel qui a présenté sur sa liste électorale en 2014 une certaine Lorraine Acquier, ancienne responsable locale de la Manif Pour Tous. Cette personne est maintenant une adjointe de M. l’Arriviste qui l’a fait également élire à la métropole. Les obscurantistes ne sont pas là où on veut nous le faire croire.