Contre la future expulsion de laborie : analyse rapide d’un habitant de saint-jean du gard

Appel à soutien d’un squat situé à La Borie, suivi de l’analyse rapide du rassemblement de soutien organisé devant la mairie de saint jean du gard dans les cévennes : une analyse brève mais critique de la situation.

La Borie encore menacée. Comment la defendre ?

Le 1er septembre dernier, lors d’une commission, le maire de Saint-Jean-du Gard a réaffirmé sa volonté de « mettre de l’ordre » à la Borie, lieu occupé depuis plus de 25 ans, (à la suite de la lutte contre le barrage qui s’est jouée entre 1982 et 1992).

Estimant que le sort de ce lieu ne doit pas être débattu « en privé », nous nous sommes rendu-e-s à plusieurs à cette convocation, habitant-e-s et ami-e-s de La Borie, et nous sommes rassemblé-é-s devant la mairie pour rendre visibiliser ce nouvel événement. Prétextant de sa responsabilité légale quant à nous laisser vivre ici sans droit d’habitation, le maire bout d’impatience de vendre une partie du site afin de financer les travaux de mise aux normes des bâtis, et de pouvoir imposer des baux de location.

Nous n’avons de cesse de répéter que nous ne souhaitons pas ces mises aux normes, car nous avons toujours entretenu le bâti et les installations par nos propres moyens, dans un souci d’autonomie. Nous sommes confiant-e-s en nos capacités d’estimer par nous-mêmes les nécessités qu’il y a à entreprendre des travaux, car l’amélioration des conditions de vie est pour nous une préoccupation permanente, et les moyens que nous mettons en commun pour cela nous suffisent.

Nous rappelons que le statu quo nous semble parfaitement adapté à nos besoins et ceux de La Borie. Nous ne pensons pas que s’engager dans un contrat légal soit pour nous une bonne solution, car nous craignons de nous laisser enfermer dans un cadre qui brise les libertés et inventivités jusque-là rendues possibles ici. Ce site ne peut être privatisé au profit de personnes « légitimes » parce qu’elles paieraient un loyer et se plieraient aux règles de la propriété. La richesse et la multiplicité des modes de vie qui s’expérimentent ici seraient anéantis si nous (ou d’autres) devenions locataires à titre individuel. C’est pourquoi nous souhaitons mettre en avant l’aspect résolument collectif de nos démarches et états d’esprits.

Cela dit, nous sommes sommé-e-s de faire des propositions légales pour « décharger la responsabilité pénale » du propriétaire quant à notre propre « sécurité », du moins c’est le prétexte mis en avant pour nous pousser à entrer dans leurs négociations. Pour proposer une idée à ce qui apparaît pour certains comme un « problème », nous avons envisagé l’éventualité d’un bail emphytéotique à titre gratuit ou symbolique pour une très longue durée, signé au profit d’une association gérée en collégiale. Ce type de contrat ne nécessiterait aucune mise aux normes préalables des lieux et déchargerait la municipalité de leurs responsabilités. La forme associative en collégiale se rapproche de ce qui nous permettrait de continuer à nous organiser sur des rapports non hiérarchiques.

La gratuité est la base des rapports que nous cherchons à élaborer car elle renforce les solidarités face à ce qui nous rend précaires et vulnérables, dans ce contexte où les terres ne sont accessibles qu’aux plus fortunés. Par ailleurs, nous prenons en main nous-mêmes tout l’entretien du site. Pour toutes ces raisons, il est pour nous une évidence que payer un loyer est hors de propos. Enfin, seul une longue durée permettrait d’élaborer sur le long terme les projets qui nous sont communs.

Continuer d’investir La Borie à la mesure de l’histoire dont elle est issue, c’est reconnaître ce qu’elle est : - un terrain de réflexion et d’expérimentation sur l’usage des terres et sur notre rapport au vivant, - un terrain de résistance aux projets mégalos qui caractérisent les enjeux de l’économie capitaliste, - un lieu où foisonnent les initiatives individuelles et collectives, - un lieu où s’élaborent durablement les cohérences que nous trouvons à cultiver l’autonomie, le partage de savoirs en tous genres et les processus d’émancipation des rapports de pouvoir qui se jouent autour de nous, et en nous-mêmes.

Nous affirmons vouloir préserver au mieux ce lieu tel qu’il est : des espaces d’habitation et d’activités, un accès libre à la rivière (à celles et ceux qui en respectent les berges), l’existence d’espaces ouverts à des événements gratuits (projections, ateliers, débats d’idées, échanges de pratiques et de connaissances…), des prairies aussi belles pour les cueillettes que pour les pâtures, des jardins de petite envergure, des liens entre les individu-e-s qui se cultivent en marge des rapports de domination et d’exploitation.

Nous faisons un appel à toutes celles et ceux qui se sentent concerné-es par l’avenir La Borie Rassemblement le Mardi 6 Octobre 2015 à 17h devant la mairie de Saint-Jean-du Gard, date à laquelle nous sommes à nouveau convoqué-es par la commission municipale
Soutiens, échanges, idées et goûters sont les bienvenus.

Des habitant-e-s et ami-es de La Borie

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Commentaire personnel d’une personne présente à l’expulsion

Suite manif devant Mairie .
Nous étions un nombre important (en rapport aux habitants ) car il y avait des gens d’autres villages , mais évidemment aucun indigène .
Pas de flic . Bon , faut dire la gendarmerie est juste à l’entrée du village .

Mais de toute façon la mairie ne lâche rien . Elle cherche à nous diviser en proposant à certains squatteurs de La Borie de donner de la thune pour qu’ils s’en aille sous forme d’achat de terre . Les squatteurs proposent un bail emphytéotique . La Mairie refuse .

Cela dit , ce qui se passe à La Borie ne me branche pas plus que ça . Ok pour les soutenir mais sans leur revendication , car il n’y a rien là dedans de subversif . Ils sont plus dans l’esprit de la mouvance écolo-radical (et encore) que dans celui de l’anarchie . De plus les gens de La Borie ont une fâcheuse tendance à vivre par classe d’âge et plutôt dans la fourchette des 20/30 ans . Ils ne le font pas volontairement évidemment . C’est leurs positions politiques qui provoquent une telle séparation . On peut bien dire qu’ils ont une faible conscience politique .

Devant la mairie il fut distribué un seul tract revendicant le droit à vivre à La Borie . Aucune analyse politique . Un stand de bouffe et boissons gratuites - bouffes bio cela va sans dire (le bio est un réflexe pavlovien) - mais pas grand chose de plus . Ah si , il y a un âne , deux cheveaux et des chiens à la con sans oublier la marmaille de toutes ces jeunes familles bien coincées du cul . Que cé bôôô....

Je vais aller dans la journée voir à La Borie ce qui se dit et je tien tout le monde au courant .

P.-S.

Pour en savoir plus sur ce squat, on peut lire ici

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