Bon bizuts de la BAC

Dès l’aube [4 mai 2016], sous un ciel rose et enjoué [à Monpellier], alors que nous allions prêter main forte aux lycéen-ne-s suite à leurs sollicitations, nous avons eu affaire une nouvelle fois à la police.

A notre arrivée à 6h30, nous tombâmes en stupéfaction devant la qualité du travail déjà accompli par les lycéen-ne-s. Des barricades de poubelles avaient été montées devant les trois portails du Lycée Jean Monnet. Notre fougue militante nous poussa aussitôt à rejoindre ces courageux/ses manifestant-e-s. Mégaphone dans le sac, café dans l’estomac, nous étions prêt-e-s à tenir le blocus !

Malheureusement, le proviseur ne semblait pas disposé à ce que cet évènement se passe sans remous. Pris d’une ferveur épique, il arracha une à une les poubelles de ses mains calleuses ! La police, prévenue par ce dernier, ne tarda pas à surgir. C’est alors que se déroula la scène la plus pittoresque de la journée ! Les chiens de garde du capitalisme se mirent à nous tenir un discours sur la démocratie, durement appris à l’école de police. Démocratie qui, rappelons-le, n’existe guère dans notre République (censitaire). « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » : dommage que de Sartre ils n’aient retenu que cela.

Notre paulvalescence fut vite démasquée ! Ils décidèrent alors de nous conduire au commissariat. //Les propos qu’ils tirent durant le voyage ne vous seront pas relatés ici pour cause d’obscénité intellectuelle et idéologique ! //. Arrivé-e –s au poste, nous constatâmes que le mégaphone qu’on nous avait saisi amusait un agent de la bac qui courut dans les couloirs en en faisant retentir l’alarme. Ses collègues le réprimandèrent comme ils auraient réprimandé un enfant de primaire un peu trop turbulent. Nous fûmes dépités par cette action enfantine ! Ni contrôle d’identité ni garde à vue, nous passâmes en audition libre. Les agents qui nous auditionnèrent n’eurent pas l’air atterrés par la gravité de notre action qui, avouons-le, était minime. C’est avec plaisir que nous quittâmes les locaux peu chaleureux de l’hôtel de police.

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Mais notre plaisir fût de courte durée car un café et un croissant plus tard, nous apprîmes la triste nouvelle ! Le procureur voulait « marquer le coup » ! Assuré-e-s par l’avocate que l’escalade d’un portail avait peu de chance d’entraîner une peine de prison, nous retournâmes gaiement chercher notre convocation dans des locaux qui ne nous avaient pas manqués. Intrusion dans un établissement scolaire dans le but d’en troubler le bon ordre (et ce en réunion), voilà ce que, paraît-il, ont reconnu les grands gangsters bellicistes que nous sommes !

C’est donc le 13 octobre prochain que notre peine nous sera annoncée par le procureur de la République, un peu tard pour marquer le coup non ?

Plus sérieusement :

L’interlude amusant policier que nous avons vécu permet de prendre en compte la réalité politique punitive d’un gouvernement qui, dans le souci de sa réélection, sanctionne les individus qui ne veulent guère se soumettre à un système liberticide. L’interpellation gratuite, significative d’une bassesse digne des plus mauvaises série B, nous amène à poser toute une série de questions sur la manière dont sont traitées les personnes qui ne désirent intégrer une quelconque caste politique et sociale. La liberté, ce principe et symbole, gravé sur le fronton d’une république qui réprime et oppresse, n’existe pas. Elle n’est qu’illusion, scandée par une partie de population abreuvée de mensonges. Nous ne prétendons détenir la vérité puisque son principe même peut être remis en cause, mais nous tenons à souligner que les violences ne sont pas seulement physiques et qu’elles peuvent prendre de multiples masques. Les mesquineries, remarques inutiles, provocations volontaires par l’invective font partie des méthodes des brigades contre insurrectionnelle et peuvent donc tout naturellement être considérées comme une forme de violence à l’égard des interpellés. Cette réalité concrète nous invite à méditer sur la question de l’activisme politique que le gouvernement tente de criminaliser par le biais de ses sbires journaleux.

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Si essayer de se battre pour des idées qui diffèrent de celles de la majorité des français c’est être un activiste, alors nous le revendiquons. Nous verrons qui des flashballs ou des idées auront le dernier mot.

Sachez qu’être considéré-e –s comme des anarchistes nous flatte et que nous irons jusqu’au bout de notre idéologie.

Les interpellé(e)s de la Saint Marcoul.

P.-S.

Les parties concernant la police sont volontairement déféminisées car nous n’avons eu affaire qu’à des hommes virilistes.

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