L’aviation civile, un impact sur le climat, nettement sous-évalué. Les chiffres habituellement retenus omettent les gaz autres que le CO2, soit au moins 50% des émissions totales de même que souvent les vols internationaux. La filière serait ainsi responsable de plus de 7% de l’empreinte carbone de la France (BL Évolution.)
En France, les vols intérieurs émettent jusqu’à 45 fois plus de CO2 par passager-kilomètre qu’un trajet équivalent en TGV (ADEME) et pourtant aucun changement dans la politique d’expansion de l’avion. Emmanuel Brehmer, le président du directoire de l’aéroport, en fêtant les trois ans de la « navette » Montpellier-Paris en novembre 2O19, affirmait « Que ce soit vis-à-vis de la clientèle d’affaires ou de loisirs, nous voulons prouver que l’avion, c’est mieux que le train ». Alors que le TGV fait le trajet Montpellier-Paris en trois heures et demie, une vingtaine de vols Montpellier-Paris/Paris-Montpellier restent programmés tous les jours.
Supprimer les vols comme les Paris/Montpellier au bénéfice de trajets en train de moins de 5 heures, nous rapprocherait des objectifs de l’accord de Paris, comme le recommande notamment la Convention Citoyenne pour le Climat.
A Montpellier, comme ailleurs, les projets de construction et d’expansion des aéroports se multiplient au bénéfice d’un trafic aérien qui double tous les quinze ans. À Montpellier, des travaux achevés en 2019, notamment le nouveau terminal – visent à atteindre 2,5 millions de passager·es par an. Une fois cette cible atteinte (déjà 2 millions en 2019), le prochain objectif affiché par la direction de l’aéroport, ce sont 3,5 millions de passager·es avec de nouveaux investissements déjà programmés.
- Il faut cesser cette course en avant vers toujours plus de capacité d’accueil de passagers. La nouvelle équipe de la Métropole de Montpellier-Meditérranée, actionnaire de l’aéroport, va-t-elle continuer à soutenir cette fuite en avant, alors que tout le mode sait que l’avion « vert » ou « écologique » n’existe pas ?
Trop d’avantages financiers sont là pour inciter à prendre l’avion. L’exonération de taxe sur le kérosène doit être supprimée au niveau national, et la TVA sur les billets ramenée au taux normal de 20%.
- Les exonérations et subventions aux aéroports et aux compagnies aériennes doivent être redirigées vers des secteurs de transport moins polluants.
- Réduire le trafic aérien a bien sûr, un impact sur les emplois dans le secteur. Ces emplois sont aujourd’hui déjà gravement menacés suite à la crise du COVID comme démontrent les plans sociaux massifs chez Air France, Airbus et de nombreux sous-traitants et ce malgré le plan d’aide gouvernemental, sans conditions.
- Les salarié·es doivent être au centre de l’indispensable plan de reconversion de la filière aérienne . Ils doivent être largement associés aux décisions politiques, économiques et techniques qui concernent leur avenir. Pas de lutte pour le climat, sans justice sociale.