La compagnie Pierre & Vacances a abandonné son projet de complexe touristique Center Parcs à Roybon. À la bonne heure ! C’est une victoire de taille dans la lutte contre la destruction de notre monde et du vivant qui l’habite ; une victoire qui en appelle d’autres. Déjà parce que Pierre & Vacances a d’autres projets du même acabit en France et ailleurs, et ensuite parce que la cohorte de ceux qui considèrent le monde comme un ensemble de ressources à exploiter, au mépris de la vie, ne se limite pas à Pierre & Vacances et à leurs soutiens. Le développement économique a un coût qu’il s’agit de ne plus nier. Nous n’avons pas été dupes des arguments économiques trop souvent rabâchés en faveur du projet de Center Parcs, qui visaient à en camoufler le coût environnemental et social. Concernant la promesse d’emplois, par exemple, il a fallu rappeler constamment la précarité des conditions de travail proposées par Pierre & Vacances, ou encore la mobilisation des finances publiques nécessaires à la création de ces infrastructures et des emplois qui vont avec. Dans les conditions actuelles, crise du COVID oblige, les finances publiques vont, pour le seul secteur touristique, être sollicitées à hauteur de plus de 18 milliards d’euros.
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Pour venir à bout du Center Parcs de Roybon, la diversité des tactiques d’opposition, parfois si délicate à harmoniser, a été cruciale. Pierre & Vacances a ainsi reconnu avoir été bloqué à la fois par des recours juridiques et par l’occupation dite « illégale » de son terrain. Nous sommes plus que jamais convaincus de la nécessité d’une opposition frontale et multiple à la réalisation de tels projets, car les lois de protection de l’environnement s’avèrent largement insuffisantes pour assurer la préservation des espaces et des êtres vivants face à des intérêts politiques et économiques. Telles quelles, ces lois accompagnent un désastre que nous ne voulons ni négocier, ni gérer.
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Nous continuerons aussi, cela va sans dire, à suivre de près le devenir de la forêt de Roybon. Nous nous opposerons à son utilisation comme réservoir de compensation, ou comme terrain pour d’autres projets mortifères, même déclarés « durables ». Nous voulons que cette forêt reste libre d’accès, que l’eau y courre sans entraves, qu’animaux, plantes et humains y vivent au mieux. Nous voulons des forêts vivantes.
La Coordination Center Parcs : Ni Ici Ni Ailleurs, réunissant des opposants aux projets de Roybon (38), de Poligny (39), du Rousset (71) et des Bois Francs (27)
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