Depuis cette étrange période d’État d’urgence sanitaire, isolé·e·s et confiné·e·s, il est parfois difficile de prendre la mesure de la crise sanitaire que nous traversons. Après avoir nié pendant des semaines la dangerosité du covid-19, le pouvoir a finalement choisi la terminologie guerrière pour lutter contre cet ennemi invisible et il appelle désormais à l’union nationale pour combattre le virus. Mais qu’en est-il pour celles et ceux qui sont, selon cette terminologie, en première ligne ? Que se passe-t-il dans les hôpitaux ? Et au-delà des applaudissements de 20h, qu’en est-il à l’intérieur ?
Si l’horreur ne s’est pas davantage étendue, c’est notamment grâce à ces travailleuses et travailleurs que nous le devons, alors qu’elles et ils sont frappé·e·s depuis des années par l’austérité, le manque de moyens, et la destruction de leurs conditions de travail. Face à l’injustice et la mort, ces personnels hospitaliers sont conscients de leur utilité sociale, conscience qui renforce leur engagement mais aussi, espérons le, leur force de contestation. Nous vivons la pandémie et accumulons les colères. Allons voir du côté du centre hospitalier de Lille, qui est l’un des plus grands de France avec ses 16 000 salarié·e·s et ces 14 hôpitaux spécialisés. Entretien téléphonique réalisé ce 18 avril avec Isabelle, déléguée syndicale CGT au CHU de Lille.