L’état d’urgence n’a plus rien de sanitaire et tout de sécuritaire

La mise en place autoritaire du confinement et du déconfinement sans débats populaires et de manière opaque est à critiquer sans concessions. Elle est anxiogène et peu efficace quand on la compare à l’autogestion et à l’auto-décision locale.

On peut craindre la propagation de l’épidémie à cause du déconfinement, mais les problèmes posés par le confinement, qu’ils soient matériels pour les plus précaires ou psychologiques pour tout le monde, semblent trop importants pour l’éviter complètement.

Le choix d’insister sur les applications de traçage est une diversion et démontre la foi aveugle des classes dominantes en la technologie. Après le débat sur la chloroquine, les applications de tracking montrent combien nous pouvons être sensibles à toute promesse de solution miracle quand nous avons avons peur.

Et dans le déconfinement, le diable se cache dans les détails pratiques. On peut être sûr·es que le gouvernement va vouloir tirer la corde au maximum pour que seuls contacts nécessaires pour faire marcher la machine économique propagent la maladie. Et pour permettre à la machine économique de tourner le plus possible, tous les moyens seront bons à prendre comme les applications de traçage, les restrictions de liberté, et ce même s’ils ne marchent probablement pas !

Et c’est là où la lutte future prend tout son sens : d’un côté le camp de l’économie qui souhaite que l’on travaille et que l’on évite les contacts sociaux non productifs économiquement (par exemple amicaux), de l’autre côté le camp de l’émancipation qui souhaite que la machine économique destructive tourne le moins possible (qu’il y ait seulement les activités nécessaires à la société pour sa survie) et qu’on autorise autant que possible les contacts sociaux nécessaires à la solidarité, à l’épanouissement de tou·tes ( et à la révolution ? )

Il s’agira de naviguer en permanence entre la nécessaire protection collective de la société (via des interdictions que l’on se posera) et la nécessaire critique des modalités liberticides et orientées pour l’économie choisies par le gouvernement tout en écoutant nos peurs, nos envies. Et cela ne sera pas facile !

Consultez la suite de La Gazette des confiné·es - Rentrée des demi-classes, 1er mai et sorties sous surveillance, dont est extrait cet article.

P.-S.

La Gazette des confiné·es est un collectif ouvert d’ami·es basé·es entre autres à Nantes, Tours et Paris qui souhaitent mutualiser la prise d’informations portant sur la crise du Covid-19 sur internet afin de ne pas rester chacun·e de son côté isolé·e face aux écrans et de nous libérer du temps pour faire et penser à autre chose. La Gazette paraît deux fois par semaines sur La Déviation et le réseau Mutu.

Consultez aussi nos précédents numéros et en particulier La Gazette des confiné·es #9 (Science, peurs et épandages) et La Gazette des confiné·es #10 (Émeutes, BlackRock et grève des loyers).

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