Répression à Athènes, "l’affaire du Leroy Merlin"

Récit d’un cas de répression visant actuellement des camarades à Athènes. Pour une solidarité internationale

Le vendredi 12 juillet, dans le magasin Leroy Merlin du Pirée, une simple tentative de vol de quelques produits est devenue le prétexte tant attendu pour la direction du magasin, en coopération avec OVIT SA, la société de sécurité du magasin, afin d’inciter la démission ou de provoquer le licenciement du travailleur G.A. en tant que supposé complice dans cette affaire. G.A. est un militant connu pour son parcours politique et syndicaliste au sein du magasin. Il participe aussi plus généralement aux luttes sociales et de classes.
L’événement qui déclenche tout et qui a lieu entre les vitrines et les étagères d’un magasin de grande superficie est une tentative de vol d’objets estimés à la somme de 180 €. Une pratique quotidienne pour une grande partie du prolétariat dans les années de la crise capitaliste. Mais qui dans ce cas devient une poursuite judiciaire sans précédent qui aboutit à l’inculpation de sept camarades et finalement à la détention du camarade anarchiste X. Kortesi, en seulement 24 heures.

Les deux camarades suspectés d’avoir commis le délit sont appréhendés avec force par les agents de sécurité et sont enfermés dans une chambre - cellule dans le magasin. Après un certain temps, et lorsqu’il semble que l’incident pourrait se résoudre, Konstantinos Drivas ancien militaire, agent de sécurité et propriétaire de OVIT, commence à menacer les deux camarades, en faisant du chantage et fait appel à la violence psychologique et physique afin que les camarades balancent le travailleur G.A. comme étant leur "complice".
Drivas est habitué à utiliser des méthodes d’extraction d’informations et de gestion grâce à ses connaissances acquises dans des séminaires militaires conformes aux normes de l’OTAN ! Ainsi, Ovit assume volontairement le rôle que la société Leroy Merlin lui a confié en tant que mécanisme de répression et c’est à ce moment-là que l’histoire commence à prendre une dimension démesurée. Au début, il semble que G.A. est ciblé en tant que militant actif de l’action syndicale, en tant que solidaire des collègues en lutte, à cause de sa participation aux grèves et aux luttes des travailleurs, bref il est le caillou dans la chaussure qui gène l’administration du magasin... Il est aussi membre de l’Association des employés travaillant dans le secteur du commerce du Pirée.

Face au refus des deux camarades de légitimer la gestion que la société essaie de mettre en place, Drivas les menace d’impliquer la police, profitant du fait que l’un des camarades, X. Kortessis est actuellement en liberté sous caution. Les deux camarades ayant rendu les produits exigent qu’on les laisse partir. Mais Drivas et les autres agents de sécurité les retiennent en utilisant la force. Trois heures plus tard, des personnes solidaires et des camarades arrivent au magasin afin de verser la somme manquante et pour dénoncer les actes de la société Leroy Merlin et de ses agents de sécurité. Ils arrivent à libérer les deux camarades.

La première tentative s’effondre quand la relation personnelle et politique entre l’employé ciblé et X. Kortesis est exploitée par la direction du magasin afin que le premier rende sa démission. Ce qui n’arrive pas. C’est aussi la raison pour la quelle G.A. est appréhendé par la police du Pirée en tant que témoin. L’accusation transmise par la police au bureau du procureur du Pirée fait mention de trois délits : vol, recours illégal à la force, agression physique.
Le lendemain, le camarade X. Kortesis est arrêté par la police au centre d’Athènes. Les policiers lui mettent une cagoule et le conduisent vers un lieu inconnu, tout en le frappant durant son arrestation. Le camarade est finalement amené à la préfecture du Pirée. Au même moment, une enquête de type terroriste est menée chez lui par un grand nombre de forces de police.

Quelques mots sur les accusations démesurées et préméditées,
et la tentative d’élimination politique et physique du camarade X.K.

La vengeance de l’État vis-à-vis le camarade X. Kortessis prend toute son ampleur quand le vol devient un délit aggravé afin d’ impliquer le deuxième camarade. Le refus du camarade de nommer les autres personnes et son parcours politique suffisent pour le mettre en garde à vue. Comme insiste l’enquêteur Pantelidis, le camarade est suspecté de commettre de nouveaux délits.
L’État et ses mécanismes répressifs sont en guerre ouverte contre ses ennemis déclarés et les combattants qui se battent depuis des années. X. Kortessis est anarchiste et ne l’a jamais caché. Il a été condamné pour participation à l’organisation "Lutte révolutionnaire" et a été emprisonné pendant 2 ans. L’une des nombreuses personnes qui se tenait à ses côtés et qui a assisté à son procès en tant que témoin est le camarade anarchiste et employé de Leroy Merlin G.A..
Les relations politiques et personnelles entre les deux camarades suffisent pour engager de nouvelles poursuites visant à leur élimination politique et physique. La recette est simple : criminaliser l’obstination des camarades à faire partie des luttes sociales et politiques et donner l’exemple à tous ceux qui s’opposent fermement à l’État. C’est ainsi que le camarade G.A. en tant que témoin devient rapidement suspect et complice du même délit de vol aggravé.

Le procureur Angeloudi poursuit également cinq autres personnes, ce qui porte à sept le nombre de persécutés. C’est alors que l’habituelle et connue pratique de la police et de la justice dite de l’"appel anonyme" est utilisé pour faire en sorte que le camarade anarchiste P.X. se retrouve lui aussi accusé. Le jeudi 18 juillet, l’employé G.A est passé devant l’enquêteur. Là, il s’est attaché à démanteler l’accusation du procureur et du rôle joué par le patron, Leroy Merlin et la société de sécurité OVIT. Il fut libéré sans conditions restrictives.

La persécution du mouvement anarchiste et de ses multiples aspects, la criminalisation des luttes de classes et des luttes sociales, l’élimination politique et physique des camarades, la répression et l’intimidation des mouvements auto-organisés sont au cœur de la doctrine "ordre - développement capitaliste - sécurité" que l’État grec et son personnel politique utilise depuis des années.
Du bruit autour de l’anomie et de l’anéantissement d’Exarcheia, de l’évacuation des squats, plus récemment celle de "Brooklyn" à Ioannina, de la répression (attaque de la manif contre l’AirBnB et le développement touristique par les CRS dans le quartier de Koukaki) jusqu’à la criminalisation de la grève, l’abolition de la loi qui interdisait la présence de la police dans les universités, la poursuite de 20 anciens et actuels prisonniers politiques fondée sur leurs identité politique et pour des raisons d’expression de solidarité dans les luttes menées au sein des prisons, contre l’État et les patrons, tout cela contribue à la construction d’un nouveau cadre totalitaire qui se met en place afin de faire face à chaque contestation sociale, chaque lutte.
Pour notre part, nous affirmons clairement que, contre les tentatives répressives de l’État et des patrons, nous poursuivrons la lutte constante sur le front de la guerre des classes. Nous déclarons que nous ne laisserons aucun camarade seul face à la répression de l’État, des patrons et de leurs complices qui sont les vrais voleurs. Un vol permanent et quotidien, parfois violent, parfois en extrayant méthodiquement le consensus des gens qui sont exploités mais qui parfois leurs font face.
Aucune attaque ne restera sans réponse.
Écrasons le terrorisme d’État et des patrons

LIBÉRATION IMMÉDIATE DU CAMARADE X.KORTESSIS
AUCUNE PROCÉDURE D’ACCUSATION POUR LES AUTRES CAMARADES
CONTRE LE STRATÈGE DE L’ÉTAT ET DES PATRONS
RÉSISTANCE CONTRE LA CRIMINALISATION DES LUTTES SOCIALES ET DES LUTTES DES CLASSES

RASSEMBLEMENTS
LUNDI 22/7, 18.30 AUX BUREAUX DE LA SOCIÉTÉ DE SÉCURITÉ OVIT
MARDI 23/7, 18.30, AU MAGASIN LEROY MERLIN A MAROUSI

Assemblée des collectifs anarchistes,
Camarades, compagnons et solidaires

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