Novembre 2018. Des centaines de milliers de gilets jaunes se soulèvent aux quatre coins de la France pour se battre contre la tyrannie du fric. Occupations, blocages, manifestations, émeutes : la lutte s’engage sérieusement contre un système capitaliste qui n’a plus rien à offrir, sinon une consommation absurde provoquant toujours plus de dépressions et de pollutions.
Cet élan révolutionnaire a engendré milles rencontres ; celles et ceux à qui l’on ne donnait jamais la parole se sont découvert une puissance commune. Rien de plus insupportable pour l’État capitaliste : fin mars, on comptait déjà 8700 gardes à vue, 2000 condamnations, 390 incarcérations, 1800 jugements en attente, sans oublier bien sûr les milliers de blessés, une personne assassinée, 22 éborgnés et 5 mains arrachés. [1]
Le 23 mars à Montpellier, notre camarade Farid a lui aussi subi cette répression féroce : après avoir été filé, il a été violemment interpellé par des policiers infiltrés en civil lors de l’acte 19, puis jeté en prison dans la foulée sans jugement. Le procédé est déloyal, à tel point qu’il a fait réagir un policier instructeur, cité par le journaliste David Dufresne [2] :
« Qu’arrive-t-il en cas de provocations ? Si elle est suivie d’effet, alors ces policiers infiltrés sont à l’origine des débordements éventuels. […] Le gradé qui a permis à ce groupe [de policiers] de revêtir des gilets jaunes […] est un véritable cinglé ».