Entretien avec une Street-Médic de Montpellier.

Descriptions et ressentis d’une Street-Médic, active sur Montpellier depuis le début du mouvement Gilets Jaunes.

  • Qui es-tu ?
    Je suis militante avant tout depuis des années, pour différentes causes environnementales et sociales, et street médic depuis le premier mois du mouvement Gilets Jaunes.
    J’ai la trentaine et je suis animatrice coordinatrice.
  • Est-ce qu’il y a eu des événements déclencheurs pour que tu deviennes street-medic ?
    La répression qui augmente depuis des années, les risques et les blessures liés aux manifestations. L’envie de participer en portant les premiers secours.
  • Tu le fais de façon organisée avec un groupe, ou toute seule ?
    En fait j’ai fait les deux.
    J’ai commencé seule, avec le peu moyens que j’avais pour le matériel et les équipements.
    Puis on a monté un groupe... Plusieurs groupes se sont créés sur Montpellier. Chacun avec ses propres fonctionnements, au sein du groupe, même en dehors des manifs. Parce qu’il faut se voir pour s’organiser, pour la gestion des stocks de la cagnotte et des commandes.

    Le fonctionnement de mon groupe est complètement horizontal, il n’y a que sur le terrain où la prise de décision est faite par les personnes les plus compétentes médicalement.

  • Comment as-tu rencontré les premiers groupes médics ?
    En AG et sur les réseaux sociaux.
    Un samedi je me suis dit qu’il n’y avait pas de médic et qu’il fallait s’organiser en conséquence. L’idée a été proposée en AG Gilet Jaune, le contact a été pris avec les groupes Facebook qui venaient de se créer.
    A partir de là plusieurs groupes se sont créés, chacun avec ses petites particularités de fonctionnement interne.

    Il existe aussi des autonomes, des sortes de « voltigeurs médics ».

Le fonctionnement de mon groupe est complètement horizontal
  • Où et quand entrez-vous en action ?
    Dans les manif GJ du samedi et les autres actions si besoin, par exemple au carnaval des gueux.
  • Avez-vous une procédure pour les interventions ?
    Tout dépends du nombre de médics présent au moment de la prise en charge. On est en binôme minimum. Un ou deux s’occupent la personne blessée, les autres sécurisent la zone, éventuellement aidés par les manifestant.e.s.
    On donne les premiers soins. Après, soit on appelle les pompiers, soit on l’évacue.
    Si la personne est en capacité de repartir par elle-même, on lui conseille de quitter la manif.
  • Quel est le pire truc que tu as vu ?
    Je n’ai pas soigné de LBD40 dans la tête, mais j’en ai vu.

    A la tête j’ai soigné des palets de lacrymo, avec la zone ouverte et brulée.
    Des coups de LBD40 ou éclats de grenades de désencerclement sur diverses parties du corps.
    Beaucoup de détresses respiratoire.
    Des foulures, des malaises, des brulures…

  • Quels sont vos rapports avec les forces de répression ? vous respectent-ils (l’espace de sécurité), ou avez-vous eut des probléme ?
    On entre en contact avec eux seulement si nécessaire, si on doit traverser une zone devant eux pour prendre en charge un blessé.

    Je ne suis pas sure qu’il y ait une réelle différence de traitement des médics par rapport aux autres manifestants. Certains groupes de médics entrent volontairement dans le dialogue avec la police, avant et pendant les manifs.

  • Quels types de personne trouve-t-on chez les street-medic ?
    Les personnes du groupe sont tous volontaires, plus ou moins formés, de tout âge, de l’étudiante à l’infirmier.
    Tous connaissant au moins les gestes de premier secour.
  • Quel est ton ressenti, qu’est ce qui te touche le plus ?
    Je suis révoltée par la réponse violente et disproportionnée face aux actions des manifestant.e.s.
  • Comment penses-tu que la situation va évoluer ?
    Je pense que les Gilets Jaunes triompheront !!

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