Compte-rendu de l’acte XI des Gilets Jaunes à Montpellier

L’acte XI du mouvement des GJ a rassemblé 3500 personnes à Montpellier. Après un début de manifestation en mouvement de la place de la Comédie à la Mairie, en passant par le commissariat central, le cortège s’est finalement arrêté devant la préfecture où les hostilités ont commencé. Après un temps d’affrontements sur la place de la Comédie, la journée s’est terminée par une manif sauvage dans l’Ecusson pendant laquelle un badaud a reçu un tir de flashball dans la tête sous l’oeil.

Vers 10h, Rond-point Près d’Arènes. Une cinquantaine de personnes se retrouvent au rond-point. Ambiance festive, barbecue et boissons. On retrouve des gilets jaunes de l’assemblée de Montpellier et les habituels du rond point. On a pu discuter stratégie et tactique en manifestation, stratégie de lutte mais aussi de la necessité de se coordonner entre les différents groupes et ag du Zénith, de Près d’Arènes et l’ag d’Odysseum. Vers 13h30, une partie du groupe se dirige vers le rendez-vous de 14h.

Vers 14h, rassemblement place de la Comédie.

A 14h20 environ, Départ de 2500 manifestants en direction de la mairie. A mi-chemin avant de l’atteindre, une partie de la foule décide de se diriger vers le commissariat, suivie par l’ensemble du cortège, dans le but de montrer des photos de leurs enfants, amis et proches blessés et mutilés en manifs depuis le début du mouvement GJ. La banderole "La police fait son travail, çà crève les yeux" est de triste circonstance.

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15h30, arrivée à la mairie. La manifestation comptait largement 4000 personnes. Une halte, et des divergences sur la suite de la direction du cortège, partir en blocage économique ou reproduire les affrontements hebdomadaires devant la Préfecture.

15h45 : La manif repart finalement en arrière, vers le centre ville.

16h20 environ, La manif fait une halte sur la place de la Comédie pour attendre tout le cortège tandis qu’une partie commence à monter vers la prefecture.
En fin de cortège, une centaine de personne reste à la Comédie.

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16h30, Arrivée devant la préfecture : Quelques slogans appuyés envers les forces de l’ordre. Quelques jets de canettes, pots de yaourt ou morceaux de bois de façon spontanée individuel au milieu de pétards et feux d’artifices, accompagnés de reproches parmi les manifestants.
Au bout de quelques minutes, on entends une voix étouffée crier quelque chose derrière les lignes de Gendarmes Mobiles, certains en concluent à une première sommation et le bruit court dans la foule qu’il s’agirait du début des hostilités. Les premiers jets de lacrymos sont rapidement suivis de deux lances à eau, une depuis le cordon de gendarmes bloquant l’entrée actuelle et l’autre par l’ancienne porte de la préfecture.
A ce moment, des manifestants s’organisent à préparer des munitions, déterminés comme jamais. Un grand nombre se met à lancer des pierres. La quantité de lacrymo fait sont effet et tout le monde redescend vers la Comédie par la rue de la Loge. La foule est repoussée par étapes sur la place de la Comédie jusqu’à l’entrée du parc de l’Esplanade où une réelle scène de guerrilla se met en place.

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17h30 : Une foule de 3000 manifestants se retrouve face aux pluies de lacrymos soutenues par les tirs de bombes de désencerclement et de flashballs. Une première ligne de manifestants toujours très organisée prépare et lance des tonnes de pierres sur les différentes troupes de gendarmes.

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Plusieurs banques sont cassées, notamment la Banque Populaire qui a été investie, au désarroi des employés toujours au travail à cette heure-là. Les planches en bois de protection de certaines banques, ont finalement servi à protéger les manifestants contre les tirs de flashball.

Comme le samedi précédent, les forces de l’ordre ont repoussé une partie de la manif vers le Polygone dans l’intention de la nasser. Mais cette fois, l’intelligence collective a permis un nouveau départ en manif sauvage de 400 personnes vers le Corum.
Le trajet de la manif pouvait être suivi au fil des feux de poubelles, du Corum, en passant par Antigone, gare Saint Roch, Clémenceau et Figuerolles, pour finir au Peyrou pour le rendez-vous nocturne des GJ de 20h. Devant la montée vers le parking Joffre, vers 18h30, une femme crie aux CRS d’arrêter de tirer dans le dos des manifestants qui courent, un CRS se retourne vers elle et tire un coup de flashball instantannement. Paye tes robots !
Finalement, la mobilité de la manif sauvage a été son plus grand avantage. La police n’a jamais réussi à la rattraper.

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Vers 20h30, au Peyrou : La manif sauvage se retrouve, personne en face. Quelques barricades et feux de poubelles. Bref manif joyeuse et véner !

Vers 22 h, place Jean Jaurès A la fin de la manif sauvage nocturne, un tir à la tête d’un militaire en permission venu boire un verre sur la place Jean Jaures vient clôturer une fois de plus tristement cette journée du samedi. La place était vide depuis 3 minutes, après le passage derrière les Halles des 20 derniers manifestants, poursuivis par une cinquantaine de CRS. Il n’y avait plus aucune raison de tirer sur les passants.

 - 1.7 Mo

Le militaire, habillé décontracté pour sortir, clairement en dehors de toute manifestation, était devant le café Le Petit Nice quand il s’est effondré touché par un tir complètement inatendu. Les rares personnes présentes et des streets médics se précipitent alors à son secours tandis qu’une petite patrouille apparaît sur la place et profite de la diversion pour attraper un homme avec un keffieh, à 10m de l’homme à terre touché à la pommette gauche, juste sous l’œil. Une deuxième manif de suite qui se termine par un blessé grave à la tête.

écrit à plusieurs mains très noires

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