Jeudi 25 au petit matin, les premiers rayons de soleil n’ont pas encore réussi à percer la nuit et les nuages, que déjà plusieurs dizaines de gendarmes pénètrent dans une dizaine de maisons du Sud-Aveyron pour signifier la mise en garde à vue de leurs habitants. Menottés, escortés sans relâche, dispatchés dans de nombreux commissariats du Nord-Aveyron, les gardes à vue prendront finalement fin toutes au même moment après plus de neuf heures.
Dès que la nouvelle se propage, un rassemblement spontané de plus de cinquante personnes est organisé devant la gendarmerie de Saint-Affrique, se déplaçant ensuite jusqu’à la mairie. Tous demandent l’arrêt de ces gardes à vue démesurées et s’unissent d’une même voix pour clamer que nous n’avons pas peur, que nous ne laisserons pas les bétonneurs détruire nos terres impunément.
Ce vendredi soir, alors que nous nous remettons de nos émotions, nous apprenons qu’une nouvelle procédure est lancée, sans lien avec la précédente, pour viser à interdire l’accès au site de Crassous à certaines personnes.
Nous sentons comme un vent de répression souffler en Aveyron, peut-être pour éviter que le vent qui nous vient de l’Ouest ne nous porte trop haut… Mais il est trop tard ! Le vent de révolte qui nous porte depuis trois ans a grandi, s’est transformé en tempête et se mêle à celui de la victoire de Notre-Dame-des-Landes.