Retour sur les rassemblements du 5/11 et 12/11 en soutien aux luttes du peuple marocain et dénonciation d’intimidations visant les organisateurs et organisatrices

A Montpellier, un collectif de personnes s’était joint à l’appel national et international suite à l’assassinat de Mohcine Fikri qui a été broyé le 28 octobre dernier dans un camion-benne qu’on a actionné sous le regard des autorités locales. Nous avions donc organisé deux rassemblements le 5 et 12 Novembre contre la Hogra (mot en dialecte marocain signifiant l’injustice) et pour la dignité du peuple marocain. Nombreuses étaient les personnes qui nous ont soutenu durant les préparations, pour le bon déroulement et la réussite des deux rassemblements. Au niveau local, cela nous a permis également de rencontrer des expatrié-e-s désireux et désireuses de changement et souhaitant soutenir les luttes du peuple marocain dont les mots d’ordre sont : liberté, dignité et justice sociale.

Après ces rassemblements, nous avons appris que certaines personnes ont été contacté-e-s par des responsables du comité d’Accueil des Étudiants Marocains. Il nous a été rapporté que ces communications s’appuyaient sur des propos graves où on nous accuse de vouloir porter atteinte au Maroc. Selon des responsables de ce comité, nous sommes payé-e-s par l’Algérie, y détenons des intérêts et sommes indépendantistes : ces propos sont des accusations de traîtrise, d’atteinte à l’intégrité territoriale et de collaboration avec l’Algérie (à savoir qu’en vue du contexte historique et actuel des relations entre le Maroc et l’Algérie ceci ne fait qu’aggraver ces accusations, à savoir également que l’atteinte à l’intégrité territoriale et la traîtrise sont des délits prévus par le code pénal marocain).

Ces méthodes d’intimidation ne nous sont pas inconnues. Elles font partie des tactiques du système marocain pour dé-crédibiliser les militant-e-s des droits humains, les discréditer, et disperser les masses populaires. Notons que ces méthodes répressives n’ont pas de frontières : elles peuvent tout aussi bien toucher les militant-e-s au Maroc qu’à l’étranger.

Cependant, les intimidations et les méthodes répressives ne nous effraient pas et ne nous feront pas taire. Elles ne font que concrétiser la peur que porte le système face aux voix émancipatrices qui se lèvent contre lui. Par ailleurs, l’étendue de ces intimidations jusqu’à Montpellier est un argument pour nous de confirmer le jeu des apparences du système marocain à rétablir son image à l’international et nous permets d’en conclure que les actions que nous avons menées jusqu’à aujourd’hui dérangent car elles visent à démontrer dans un contexte français la réalité de la situation au Maroc. Nous pouvons rappeler par cette occasion quand le 10 février 2014, lors d’une conférence-débat organisée par le comité de soutien au Mouvement du 20 Février (section Montpellier) sous le thème du « Tabou de la répression au Maroc » en présence de Khadija Ryadi (ex-présidente de l’Association Marocaine des Droits Humains et prix de l’ONU 2013 des droits de l’Homme) , des personnes sont venues pour saboter cette rencontre.

Les actes commis par les membres du Comité d’Accueil des Étudiants Marocains à Montpellier sont des atteintes graves à nos personnes et à notre dignité. Nous militant-e-s des droits humains sur Montpellier indigné-e-s par ces propos dénonçons ces accusations mensongères et calomnieuses.
Nous faisons part dans ce communiqué de notre soutien à toutes les victimes de répression, et nous réitérons notre soutien au peuple marocain dans les luttes qu’il mène.

Les organisateurs et organisatrices des rassemblements en soutien aux luttes du peuple marocain.