Petit récit du Karnaj’val montpelliérain du 08/10

Le Karnaj’val organiosé par des espaces collectifs de décission le samedi 8 octobre au soir. Petit témoignage lu initiallement sur le site d’Art Debout de Nuit Debout.

Attaque de la permanence de la député Anne-Yvonne (PS), rue André Michel - 72.9 ko
Attaque de la permanence de la député Anne-Yvonne (PS), rue André Michel

20h30 – Les premier-es arrivé-es se rassemblent sur la place de la Comédie, sous le gigantesque étendard du copain, qui clame bien haut : « L’Etat nous pisse dessus, les médias disent qu’il pleut ».

21h – Entrée remarquée d’un dragon de carton et de toile, sous lequel se déplacent anonymement 4 personnes. La foule augmente. Des copains sont venus avec des perches, pour éteindre les enseignes lumineuses des magasins. On doit dépasser la centaine de personnes. Je pars me déguiser, et reviens, le sac chargé de pétards, feux d’artifices modestes et confettis et cotillons.

Le cortège finit par se lancer, au rythme du dragon, dans les rues de l’Ecusson. Premiers pétards, premiers feux d’artifice qui frôlent les chevilles. En queue de cortège, une sono crache du hip-hop. Devant, les cris et les slogans sont plus forts. On remonte une des grandes rues marchandes du centre-ville, sous de nombreux regards étonnés. On arrive devant la Préfecture. Le dragon prend alors vie, et crache une gerbe de peinture blanche qui s’en va repeindre la façade de la Caisse d’Epargne juste en face de la Préfecture. Joie, extase. On passe à côté de la Préfecture, les éclatements répétés des pétards font croire à un assaut. Une gerbe pétaradante retient la foule quelques instants, le temps que les copains finissent de redécorer la Pref’, puis on s’engage dans la rue de l’Université. Après être passé-es par une rue de traverse, on débouche sur une place occupée par deux bars. Des feux d’artifice, des vrais hein, des beaux, des hauts, sont lancés et éclatent au-dessus d’un tonnerre d’applaudissements et de cris. Clientèle médusée. Un fumigène, et on repart.

On remonte, jusqu’à la place de la Canourgue. On commence à réfléchir. Ca fait bien une heure qu’on est parti, et pas un flic en vue. Probablement quelques baqueux rôdent, mais aucun flic pour nous empêcher d’avancer ou pour nous virer du centre-ville, comme au printemps. Alors évidemment, on se sent pousser des ailes. Les graf’ se multiplient, les attaques de distributeurs de billets aussi. Dégradation qu’ils appellent ça, moi je dirai plutôt ré-appropriation esthétique. Les enseignes des magasins de luxe de l’avenue Foch, que nous rejoignons prestement, nous donnent encore l’occasion d’éprouver notre imagination.

Carré Saint-Anne. Oh, un chantier J ! Oh, les belles palissades en tôle ! Oh, le joyeux bordel ! Les mains s’activent en un rythme chaotique sur les palissades, pendant que la foule est noyée sous un nuage de confettis. C’est plus agréable que les lacrymos. Nous sommes de plus en plus surexcité-es. Quelques copines n’arrêtent pas de crier, hilares : « On en marre ! Nan mais c’est vrai quoi ! Z’en avez pas marre vous ?? On en a gros !! Y en a marre ! Y en a marre ! ». On retrouve un quartier principalement constitué de bars et de restaurants, on retrouve une masse de consommateur-trices éberlué-es. On se calme sur les pétards, histoire de pas faire trop peur, et on se fait plaisir sur les feux d’artifices. Un second grand feu d’artifice est tiré depuis le parvis de l’église Saint-Roch. Magnifique. Tonnerre. Sans crier gare, un feu part du milieu de la foule. Les gens s’écartent. Hélas ! C’est le dragon. Arrivé au bout d’une vie bien remplie, il s’est auto-consumé. D’aucuns assurent qu’il renaîtra un jour de ses cendres. En attendant, nous nous amusons autour du feu de joie, où diverses pièces à conviction sont brûlées : il n’aurait pas voulu que nous soyons tristes.

On remonte, jusqu’à la place de la Canourgue. On commence à réfléchir. Ca fait bien une heure qu’on est parti, et pas un flic en vue. Probablement quelques baqueux rôdent, mais aucun flic pour nous empêcher d’avancer ou pour nous virer du centre-ville, comme au printemps. Alors évidemment, on se sent pousser des ailes. Les graf’ se multiplient, les attaques de distributeurs de billets aussi. Dégradation qu’ils appellent ça, moi je dirai plutôt ré-appropriation esthétique. Les enseignes des magasins de luxe de l’avenue Foch, que nous rejoignons prestement, nous donnent encore l’occasion d’éprouver notre imagination.

Carré Saint-Anne. Oh, un chantier J ! Oh, les belles palissades en tôle ! Oh, le joyeux bordel ! Les mains s’activent en un rythme chaotique sur les palissades, pendant que la foule est noyée sous un nuage de confettis. C’est plus agréable que les lacrymos. Nous sommes de plus en plus surexcité-es. Quelques copines n’arrêtent pas de crier, hilares : « On en marre ! Nan mais c’est vrai quoi ! Z’en avez pas marre vous ?? On en a gros !! Y en a marre ! Y en a marre ! ». On retrouve un quartier principalement constitué de bars et de restaurants, on retrouve une masse de consommateur-trices éberlué-es. On se calme sur les pétards, histoire de pas faire trop peur, et on se fait plaisir sur les feux d’artifices. Un second grand feu d’artifice est tiré depuis le parvis de l’église Saint-Roch. Magnifique. Tonnerre. Sans crier gare, un feu part du milieu de la foule. Les gens s’écartent. Hélas ! C’est le dragon. Arrivé au bout d’une vie bien remplie, il s’est auto-consumé. D’aucuns assurent qu’il renaîtra un jour de ses cendres. En attendant, nous nous amusons autour du feu de joie, où diverses pièces à conviction sont brûlées : il n’aurait pas voulu que nous soyons tristes.

Ce n’est que le lendemain que nous apprendrons que des flics ont pressionné l’équipe extinction des lumières, et que des membres de la BAC ont embarqué par ailleurs deux étudiants, vraisemblablement pour des tags. L’un ressortira après une quinzaine d’heures en garde-à-vue, sans poursuite. L’autre passera en comparution immédiate après une trentaine d’heures au poste, et écopera de 35h de travaux d’intérêts généraux. Seule ombre au tableau, cette condamnation nous rappelle que nous avons encore des progrès à faire dans la protection face à la police, notamment au moment de la dispersion. Malgré tout, cette soirée restera un beau moment qui devrait nous inciter à prendre plus souvent la rue de nuit.

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