Bonjour !
Aujourd’hui, nous présentons l’histoire de Riseup.
Il était une fois, un groupe de jeunes sans-emplois dans la vingtaine qui sortait tout droit d’une exténuante, mais exaltante semaine de manifestation contre l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle. Une question rongeait leur esprit : quelle était la meilleure manière d’aider à construire un mouvement mondial pour la justice sociale ? Poussé-e-s par leurs idéaux d’hackers et de geeks, ils et elles arrivèrent avec un projet nommé riseup.net.
Au départ, le projet fournissait des courriels et des listes de diffusion à une bande d’ami-e-s qui avaient besoin d’une manière sécurisée de communiquer qui n’était pas fournie par les entreprises contre qui elles et ils se mobilisaient. C’était un projet assez simple : nous les hébergions, nous chiffrions leurs données et nous ne gardions pas de journaux de connexion (logs). C’était en 2000 et l’internet était encore quelque chose de relativement nouveau.
Au fur et à mesure que nous accueillions de nouvelles personnes dans Riseup.net, les réflexions théoriques des membres du collectif sur l’organisation démocratique prenaient de l’ampleur. Nos conversations sur la manière dont les technologies peuvent être utilisées pour protéger et servir les gens et non les exploiter évoluaient constamment. À l’époque, tous nos serveurs étaient installés dans des communes et les maisons de nos ami-e-s et nous passions beaucoup de nuits dans d’éloignés sous-sols à souder des câbles pour maintenir nos services.
(...)
Puis est venu Edward Snowden. Tout à coup, ce que nous répétions à qui voulait l’entendre depuis des années n’était plus qu’une théorie conspirationniste : les gens ont compris que la surveillance touchait tout le monde. Nos utilisateurs et utilisatrices se sont braqué-e-s et nous avons amélioré notre sécurité. Les spammers et les arnaqueurs nous ont attaqué de tous les côtés et nous avons contre-attaqué dans une guerre constante et ennuyante. Nos ennemis ont trouvé des manières surprenantes pour utiliser nos services et nous avons dû jouer au chat et à la souris pour les foutre dehors. À chaque année, nous avons amélioré nos systèmes, comme par exemple l’an dernier quand nous avons chiffré notre stockage de courriel. À chaque année, nous avons continué de parler de nos raisons d’être et à réfléchir à comment les technologies, qui évoluent tout autour de nous, sont des endroits essentiels à libérer. Le temps s’écoule toujours au rythme de soixante secondes par minutes et nous continuons d’élargir et d’approfondir le travail que nous faisons.
Et nous voici, 18 ans plus tard. Certain-e-s d’entre vous sont là depuis le tout début. Certain-e-s d’entre vous sont de nouveaux utilisateurs et de nouvelles utilisatrices. Nous sommes très chanceux et chanceuses d’être avec vous tous et toutes aujourd’hui et nous sommes toujours aussi sans-emploi, exalté et exténué que jamais. S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît, si vous en avez les moyens, permettez-nous de vivre une autre année.
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