Programme du mois de novembre
- 5 nov. Atelier d’écriture (de 14h à 18h)
- 10 nov. Collectif Exploités énervés Permanence (18h), réunion (19h)
- 12 nov. Cantine de la Rétive (13h) Salade carottes oranges, lasagnes et poires au vin
- 16 nov. Groupe de lecture (19h30)
- 19 nov. Réunion mensuelle de la Rétive (14h30)
- 24 nov. Collectif Exploités énervés - permanence (18h)
- 24 nov. Ciné-club - Welcome de Philippe Lioret (19h30 auberge espagnole, 20h30 projection)
- 25 nov. Cantine sans frontières (12h30)
- 25 nov. Discussion - avec Emmanuel Mbolela auteur du livre Réfugié (19h30)
Programme du mois de décembre
- 2 déc. Discussion - Critique du capitalisme ou politique de l’identité ? Confusions théoriques, impasses stratégiques, perspectives émancipatrices. avec Nedjib Sidi Moussa et Renaud Garcia (19h)
- 3 déc. Atelier d’écriture (de 14h à 18h)
- 8 déc. Collectif Exploités énervés Permanence (18h), réunion (19h)
- 10 déc. Cantine de la Rétive (13h) Menu surprise
- 17 déc. Réunion mensuelle de la Rétive (14h30)
- 21 déc. Groupe de lecture (19h30)
- 22 déc. Collectif Exploités énervés - permanence (18h)
- 23 déc. Cantine sans frontières (12h30)
- 29 déc. Ciné-club - Stonewall de Roland Emmerich (19h30 auberge espagnole, 20h30 projection)
Groupe de lecture : Le groupe anarchiste russe à l’étranger, « La plateforme anarchiste », 1926, 18 p.
Jeudi 21 décembre à 19h30.
Lors de la réunion de rentrée, nous avons choisi ensemble une thématique pour nos prochaines lectures : « la question de l’organisation » et ces deux textes.
En effet, cette question fait écho à la volonté de faire vivre les idées révolutionnaires et de s’organiser en conséquence pour participer aux luttes sociales actuelles. Les partis ont révélés depuis longtemps leur limite tant par leur réformisme et leur capacité à mener des contre-révolutions que par leur intégration aux institutions et leur avant-gardisme. Les syndicats, qui ont pu occuper une place dans la lutte de classes, sont aussi intégrés par la cogestion et leur immobilisme est patent (voir les dernières luttes contre les lois travail). A quoi servirait une organisation ?
Quelle forme anti-autoritaire pourrait-elle prendre en assumant des positions révolutionnaires ? La spontanéité de la lutte des classes rend t-elle inutile tout type d’organisation ? Nous tenterons d’y voir clair dans ces questions en lisant ensemble des textes anciens et actuels qui traitent de l’organisation en parti, en syndicat, en collectif révolutionnaires ou par l’absence d’organisation. Nous confronterons différents courants tels les anarcho-syndicalistes, les anarchistes-communistes, les conseillistes (conseil/soviet comme mode d’organisation) et Rosa Luxembourg, les insurrectionnalistes (organisation informelle) ou l’autonomie (auto-organisation des prolétaires)...
Pour les 2 prochains mois, nous avons choisi de lire le texte d’un conseilliste allemand, Paul Mattick, qui a vécu la Révolution allemande de 1918-1923 puis a milité dans les luttes de chômeurs au États-Unis dans les années 30. Ce communiste de gauche critique les partis de type bolchévique et défend la spontanéité des luttes du prolétariat. Nous poursuivrons par « la plateforme » proposée par Archinov et le groupe anarchiste russe à l’ensemble des courants anarchistes en 1926. A la suite de l’échec de la Révolution en Ukraine en 1921, ce groupe cherche à fonder une organisation révolutionnaire basée sur la lutte de classes.
Comme à notre habitude, ceux qui le désirent liront les textes à haute voix et nous nous arrêterons sur un point ou un autre afin de partager nos réflexions. Cette lecture s’accompagnera de ce que nous aurons ramener à grignoter. Une bibliographie et les textes sont mis en ligne sur le site de la Rétive (onglet « à lire à relire »).
Critique du Capitalisme ou politique de l’identité ? Confusions théoriques, impasses stratégiques, perspectives émancipatrices
Débat en présence des auteurs : Nedjib Sidi moussa (La fabrique du musulman) et Renaud Garcia (Le désert de la critique)
Samedi 2 décembre à 19h
Depuis quelques années, le discours de la « gauche radicale » s’articule de plus en plus autour d’identités et non plus autour des rapports de classes. S’organiser entre femmes, entre « racisés », entre homosexuels, entre communautés..., tout en cherchant à se mettre à la place du plus dominé, à l’intersection de dominations multiples, est une pratique de plus en plus courante. Mais pourquoi se regrouper sur une telle base ? Quelle est l’origine de ces théories qui visent à lutter contre les rapports de domination et de pouvoir ? Quelles perspectives cela amène-t-il dans les luttes en cours et à venir ?
Renaud Garcia, auteur du Désert de la critique, étudie le cheminement du postmodernisme (Foucault, Derrida...), en particulier de l’idée de déconstruction, dans sa remise en cause de la lutte de classes et de la perspective révolutionnaire, et son appropriation actuelle par certains milieux que l’on peut désigner comme « post-anarchistes ». Son analyse croisera celle de Nedjib Sidi Moussa, qui montre, dans La fabrique du musulman, comment une certaine « gauche radicale » a remis au goût du jour les notions de race et de religion en lieu et place de la question sociale.
Pourquoi parler aujourd’hui d’islamophobie ? Cette notion, qui mêle le religieux à la question du racisme, cache la réalité de ce dernier et peut mener à des confusions et à soutenir les religions. Or la religion, soutien indéfectible de l’oppression et des classes dominantes, sert très souvent à masquer l’exploitation qui est commune à l’ensemble du prolétariat. On déconstruit les rapports de domination pour ne garder que des identités qui nous assignent à une place, aussi marginale ou singulière soit-elle. L’assignation à une identité nie directement les choix individuels, mais aussi les rapports sociaux propres au monde dans lequel nous vivons. La lutte contre le racisme et le sexisme est nécessaire, mais sous un angle qui prenne en compte leur articulation avec le système capitaliste.
Les deux ouvrages nous questionnent sur les perspectives émancipatrices de telles luttes autour de la race, de la religion ou de l’identité, tandis que la restructuration du capitalisme se poursuit, que la lutte de classes n’a jamais été aussi actuelle, et que les divisions du prolétariat, l’atomisation bien réelle de celui-ci, laissent libre cours à la perpétuation de l’exploitation. Déconstruction et anti-islamophobie ne nieraient-elles pas toute perspective révolutionnaire ?
Ces questions et ce débat sont complexes, mais ils nous semblent nécessaires à l’heure actuelle. Afin de mieux appréhender ces interrogations, nous proposons une bibliographie indicative sur le site de la Rétive dans l’onglet « à lire, à relire ».