Procès du mouvement social à Montpellier

Compte-rendu d’un rassemblement de soutien au procès de Ninon, Soline et Loïck, puis d’une audience menée par Morgane Le Donche, une juge au service de la police.

Mise à jour du 14 décembre : La juge a tranché hier matin. Soline et Loick prennent 6 mois avec sursis et 1200 € d'amende. Ninon en a pour 1 an avec sursis ! Soutien inconditionnel avec les inculpé.es et prisonnier.es du mouvement et de la guerre sociale.

Mise à jour du 7 décembre : réquisition du procureur, pétage de câble de la juge, départ collectif, etc.

Dès l’entrée du tribunal de grande instance de Montpellier, le décor est planté. Ce 6 décembre dès 8h30 du matin, de nombreux policiers filtrent une étroite porte d’entrée. L’ambiance est au procès à haut risque, avec une forte présence policière. Trois personnes passent en procès pour leurs actions au cours de la manifestation du 15 septembre contre la Loi Travail et son monde. Les inculpé.e.s sont accusé.e.s de dégradations, de violence contre les agents de la BAC et d’incitation à l’émeute.

L’Assemblée contre l’état d’urgence et les violences d’État a organisé un rassemblement de soutien. Des tracts sont distribués aux quelques passants. Les personnes venues en soutien s’avancent vers la petite porte et demandent à rentrer.

"Désolé, on a reçu l’ordre de ne laisser rentrer personne", lance un policier. Normalement, les audiences au tribunal sont publiques. "Les ordres viennent d’en haut", précise le policier. Les avocats interviennent pour permettre au public d’assister au procès. Les ordres changent et tout le monde peut rentrer dans le tribunal, à condition de rester calme. Dans la salle, la présence policière est particulièrement oppressante. Des flics en gilets pare-balles se tiennent debout pour encadrer le public. Ils sont beaucoup plus nombreux que d’habitude.

La juge Morgane Le Donche donne le ton du procès qui s’annonce très politique. Elle refuse de prendre en compte les vidéos qui montrent les violences policières au moment des arrestations. Des jeunes femmes sont accusées d’avoir terrassé des flics de la BAC. La vidéo dément cette version policière de la réalité. "Les procès verbaux suffisent", confirme la juge. Seule la parole policière est prise en compte. Les avocats tentent d’objecter et de protester. La juge leur demande de se taire. Les avocats ne peuvent que constater la mauvaise foi de la juge. Morgane Le Donche s’est déjà fait un avis avant même d’entendre les plaidoiries. Les avocats décident alors de quitter la salle, suivis des prévenu.e.s et des personnes venues les soutenir. "Ce n’est pas votre avocat qui est jugé, c’est vous", lance-t-elle désespérément.

La juge Morgane Le Donche a décidé de faire un procès politique. Elle se soumet au climat sécuritaire et aux pleurnicheries policières. La Justice a clairement choisi son camp. Les personnes ne sont plus jugées pour des faits, mais uniquement pour leur démarche politique. La juge Morgane Le Donche épouse entièrement cette logique. La mauvaise foi et le mensonge guident son éthique professionnelle. C’est également la logique de l’état d’urgence qui vise à soumettre les procédures judiciaires aux exigences policières. Mais les inculpé.e.s et leurs soutiens ont décidé de ne pas baisser la tête face à l’arbitraire de la justice et la répression politique. 4 mois de prison avec sursis et des amendes pour les policiers sont la sanction du juge. La peine est identique,même si les accusé.e.s étaient restés à leur procès. Mais ce départ collectif permet d’éviter les remarques humiliantes des juges.

Mise à jour du 7 décembre : réquisition du procureur, pétage de câble de la juge, départ collectif, etc

Le procureur a requis 4 mois avec sursis, et entre 800 et 1200 euros d’amende pour Soline, Loïck et Ninon, arrête-e-s à la fin de la manif du 15 septembre. Le délibéré aura lieu mardi prochain, soit le 13 décembre.

La juge a refusé que soit visionnée la vidéo ,transmise par les avocats, qui montre clairement ce qui s’est passé, sous prétexte que la demande n’était pas assez motivée. Or, une lettre motivée, largement dans les temps, avait été envoyée… Devant le refus du tribunal, les avocats ont refusé de plaider et ont invité la salle à sortir. Du coup, tout le monde est sorti (soutiens, avocats, accusé-e-s), et le procès s’est tenu malgré tout, sans personne dans la salle du côté accusé. Le but des avocats était de mettre en lumière la mascarade du procès.

Intégralement repris du site de la CGA Montpellier

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