Acte XVI à Montpellier : La BAC recule face à une attaque...de mottes de terre

"Quand les flics dansent le ska, ça sent la révolution."
Témoignages à plusieurs mains de la manifestation du samedi 2 mars. Balade, attaque, Molotov, etc y en a pour tous les goûts.

14h : RDV Place de la Comédie. On a l’impression d’être beaucoup moins que les dernières semaines. On se dit que pour la deuxième semaine de vacances et l’appel à Alès, il y a quand même beaucoup de monde.
14h30 : Départ du cortège. On monte rue de la Loge, on bifurque vite sur la droite et on zigzague dans le vieux Montpellier jusqu’au Boulevard Pasteur. On suit les rails de tram de l’arrêt Louis Blanc jusqu’au Jardin des Plantes.

 - 2.5 Mo

En regardant le cortège, on se rend compte qu’on est quand même beaucoup plus de manifestant·e·s qu’au départ.
On remonte jusqu’au Peyrou. On passe par la rue Foch et on fait une première halte à la préfecture.

 - 3.1 Mo

La manif redescend vers la Comédie. Très bonne ambiance, le cortège grossissant au fur et à mesure que nous nous approchons de la gare St Roch. Au moins 2000 personnes sous le beau soleil du Languedoc. Plus de 3000 d’après l’Assemblée Générale des Gilets Jaunes.

On se dirige d’un pas sûr vers le Polygone, toujours en suivant les voies de tram. Énième retour à la Com’. On marque un temps d’arrêt pour discuter de la suite. Une partie de personnes déterminées décident de remonter à la Pref. On se rend compte qu’une partie de la manif n’a pas suivi, on apprendra plus tard qu’elle était passée par l’avenue de Toulouse.
Un petit millier de personnes sont devant la Pref, le reste des camarades rejoignent environ 30mn plus tard.

Beaucoup de personnes s’approchent de la police, dansent, chantent, s’assoient devant elle. Quelques projectiles partent sans conséquence, jusqu’à un jet de pétard tombé aux pieds de 3 CRS qui commencent à taper ensemble du pied de façon ridicule sans réussir à l’éteindre.

Quand les flics dansent le ska, ça sent la révolution.

L’explosion à leurs pieds les a finalement énervé. La lance à eau arrive donc pour nous raffraichir, nous qui mourions de chaud depuis 2 heures.
La contre-attaque ne se fait pas attendre. Les manifestant·e·s reculent de 20 mètres environ, mais la banderole résiste et permet aux plus déterminé·e·s de continuer à attaquer la police.

La lance à eau éteignait perpétuellement les palets de lacrymo. Malgré tout, le gaz fait son effet et le cortège est séparé en trois.
Une partie rue Foch, une autre descend la rue de la Loge mais se fait bloquer par une équipe de CRS et retourne finalement vers la rue Foch. La troisième partie se retrouve rue Saint Guilhem et réussit à passer avant le barrage de la BAC.

On arrive à reformer un cortège cohérent en bas de la rue Foch. C’est alors que nous voyons s’approcher une ligne de CRS venant de la poste de la pref. Des projectiles sont lancés. Les CRS reculent !!! Première victoire des Gilets Jaunes ce samedi là.

Leur vengeance ne se fait pas attendre. Nombreux tirs de Flash ball et gaz, lancés avec tellement de précipitation que certains palets atterrissent dans les habitations attenantes à la prefécture.
La BAC commençait à s’organiser dans une rue parallèle à la rue Foch. La manif a reculé jusqu’au Peyrou. Les camarades de la rue Saint Guilhem rejoignent alors le cortège. Nous somme donc à nouveau un petit millier.

Les CRS profitent de notre baisse d’attention pour s’approcher dangereusement jusqu’au niveau de l’arche du Peyrou. Plusieurs jets divers dont un lancer bien visé d’une fusée de détresse, permettent de les garder à distance.
On descend le boulevard Henry IV, suivis en parallèle par la BAC, prête à attaquer. Arrivée au niveau de la fac de médecine, la BAC est vraiment trop près, à moins de dix mettres et elle nous vise. Une ligne de défense se monte alors, banderole en tête, avec un bouclier en plexiglass. Il n’y avait presque rien à jeter. On leur lance finalement des mottes de terre. On voit que ça marche, puisqu’ils reculent, ce qui chauffe la foule. Alors on avance sur eux. Ils contre-attaquent mais on résiste et on tient nos positions. On continue à lancer des mottes de terre et autres projectiles trouvés par terre. Là, une grenade de désencerclement nous fait reculer.

On reprend le cortège en descendant la voie de tram jusqu’à l’arrêt Henry IV, qui est totalement détruit : vitres, pubs et surtout distributeurs de billets.
On retourne vers Louis Blanc. Un chantier nous permet de monter une grosse barricade. On continue notre chemn et l’arrêt Louis Blanc est détruit de la même façon que le précédent.
Le Crédit Agricole est encore attaqué. Nous allons jusqu’au Corum. Un groupe de CRS fonce sur nous par les escaliers du Corum. Le cortège se disperse dans les Beaux-Arts. On se retrouve autour de la poste des Beaux-Arts. Là nous sommes quelques centaines. On essaie de revenir au Corum en passant par la route de Nîmes.
On est pris en chasse par une ligne de CRS et leurs camions. On fonce vers le Corum, mais l’intelligence collective nous fait tourner par une rue à droite au lieu d’aller au Corum où les CRS nous attendaient.

Nous apprendrons plus tard que les camarades ont tenu en respect la BAC, avec un cocktail Molotov.
On apprendra aussi qu’àprès les beaux-Arts les camarades ont réussi à se retrouver à la Comédie. Divers tirs de feux d’artifice avec mortier ont permis de résister encore un moment.

Publiez !

Comment publier sur LePressoir-info.org?

LePressoir-info.org est ouvert à la publication. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment y accéder et procéder!
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail lepressoir chez riseup.net