Répression à Renault Montpellier

Compte-rendu d’un procès aux prud’hommes de Montpellier. Des ouvriers de Renault s’opposent à leur direction qui veut les réprimer après un conflit social.

Des ouvriers de Renault Montpellier se retrouvent au tribunal des prud’hommes le 5 septembre 2018. Leur direction tente de les réprimer et les menace de licenciement pour se venger après un conflit social. Renault prétend valoriser le dialogue social, mais c’est la brutalité qui frappe les salariés réfractaires.

Renault contre les ouvriers

Les faits remontent à avril 2016. En plein mouvement social contre la Loi Travail, Renault affiche des profits en hausse. Mais les ouvriers n’en voient pas la couleur. Ils décident alors de faire pression sur leur direction pour se faire un peu moins arnaquer par Renault. Des piquets de grève sont organisés devant Renault à Tournezy. Ouverts au public, ces apéros favorisent même des jonctions avec l’Assemblée populaire contre la Loi Travail. Mais la direction refuse de céder. Les syndicalistes de la CGT se heurtent au mépris des cadres et de la direction. Mais cette lutte, en plein mouvement social interprofessionnel, brise la pacification sociale.

Aujourd’hui, la direction de Renault décide de se venger. Des ouvriers sont accusés d’avoir forcé un portail. Ils sont surtout coupables d’avoir tenu tête à leurs supérieurs hiérarchiques et à la direction. Les syndicalistes CGT sont accusés d’avoir proféré des menaces de mort. Sans doute que les patrons n’apprécient quand le ton monte. Ils préfèrent des syndicalistes dociles qui signent des accords de régression sociale sans broncher. La direction accuse également les ouvriers d’avoir égratigné l’image du tout puissant PDG Carlos Ghosn. Des photos du grand patron ont été placardées, avec les taux de profit qui engraissent Renault. On assiste bien à une tentative de répression sociale qui vise des ouvriers combatifs.

Management et répression

Renault reproche également aux syndicalistes de ne pas faire de zèle. L’entreprise impose un management qui vise à l’isolement et à la compétition entre les travailleurs. Des entretiens individuels avec la direction fixent les primes pour chaque salarié. Les syndicalistes refusent cette mascarade. Ils luttent pour une augmentation de salaires fixe pour tous les ouvriers. Mais le management montre rapidement son vrai visage. Derrière l’apparence de dialogue social, c’est la collaboration ou la répression. Quand des salariés refusent de jouer le jeu de l’implication dans l’entreprise, la direction devient brutale. Quand les salariés refusent les méthodes managériales, ils sont virés.

Ces méthodes s’imposent dans l’ensemble de la société, dans le monde du travail et même en dehors. A la sortie du procès, des squatteurs et squatteuses attendent également de passer devant le tribunal. Avec cette répression qui touche tous les exploités, des solidarités interprofessionnelles peuvent se construire. Des personnes qui ne travaillent pas à Renault peuvent aussi occuper les locaux de l’entreprise sans craindre ses représailles. La solidarité de classe reste la meilleure arme contre la répression.

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