Larmes et paillettes (Festivalette 2019)

Peut on faire la fête dans des lieux générant et cautionnant la violence depuis si longtemps ?

Toi qui t’apprêtes à aller, peut être, au festivalette.

Dans ce lieu mythique, magique, si beau au printemps ! Son valat, sa piscine, ses chemins champêtres où des mains agiles, ou pas, ont ,dans tous les états et au son de la conque, créé, construit, façonné ce paysage onirique.

Sache que c’est aussi comme tant d’autres lieux un espace :
- où être contre la loi laisse la place à la loi du plus fort
- où les rapports de domination ne sont pas remis en question
- où féministe y est une insulte
- où, au milieu de plein de « potes » tu peux être seul-e
- où face aux violences récurrentes il n’y a toujours pas de réponses collectives
- où c’est :« marche, ou crève ! »
- où la peur ( d’être isolé-es, rejeté-es, harcelé-es) empêche d’agir et cautionne ce système.
...

Ceci est un appel à réfléchir à nos pratiques intimes et collectives pour ne pas détourner le regard même sous une pluie de paillettes

Suite à des demandes de précision on a écrit ceci :

Si ce texte a été écrit collectivement, les commentaires qui s’en suivront sous notre identifiant sont faits de façon individuelle et pourront donc être
multiples même si nous assumons tout ce qui pourra être dit par tou(tes)(s).

La liste des viols et violences ,présumés et avérés, subies par des personnes en ces lieux sur toute son occupation est très longue, et n’a toujours été que cris ,mais surtout chuchotements, dans l’intime.

La difficulté de communiquer que génère ces situations (peur de se faire démolir verbalement voir physiquement, stigmatisation, certain(es)(s) n’était que de passage et disparaisse rapidement avec leur trauma, envie d’oublier...) n’est plus à démontrer et j’espère qu’il n’est jamais trop tard pour réagir.

Pour citer la dernière en date et, en rapport avec ce festival :

Une personne habitante à l’époque (appelons la X) s’est faîte agressé par deux fois par deux habitants différents (appelons les Y et Z) il y a plus d’un an. Si cela m’attriste de préciser, on parle d’une violence telle que la réparation nécessite prothèse et chirurgie et est loin d’être terminé.

X n’a reçu non seulement aucun soutien (ce qui pourrait quasiment être reconnu comme un protocole inscrit en ce lieu) mais, s’est vu demandé de partir puis, récemment, jeté ou réquisitionné toutes ses affaires...

Y, le responsable de la première agression est connu pour ce genre de faits depuis toujours et puisque, "Ni dieu Ni Maître MAIS qu’est ce qu’on aime les IDOLES", il n’est que rarement inquiété. Ayant fait parti de ce collectif par le passé, j’accepte pleinement ma part de responsabilité dans cette situation.

Z, deuxième agresseur, moins en position de force, a été prié mollement de partir depuis un an mais, alors qu’on peut se faire éjecter très violemment de cet endroit en 2 secondes si l’on est inconnu du cercle et/ou que " l’on ressemble à un keuf", était toujours présent jusqu’à peu. Il semblerait qu’il est été enfin sorti du paysage. Pour ma part cela a clairement été fait dans le cadre du grand ménage de printemps précédant la préparation du festival.

D’où les notions de vernis et de paillettes.

Nous ne nous sommes pas trouver d’accord sur un appel à boycott, même si cela était un souhait de certain(es)(s) (sans illusion toutefois), mais nous souhaitions que chacun(e) se questionne.

Jusqu’où fait on la fête ? Considère t’on que, quand on se déplace et s’amuse dans un endroit qui a des prétentions libertaires et détruit autant de personnes, on le soutient ? Pour ma part je le pense.

Peut-être qu’avec le temps, je ne suis plus si "Show must go on" et que :

"je ne crois pas en la fête car c’est une fausse intensité, je ne crois pas en la fête car c’est un espace de rapport biaisé" (Passion Armée)
O.

les précisions apportées ne sont qu’un début. nous avons voulu répondre rapidement car le festival se déroule en ce moment , j’espère qu’il y aura une suite, je souhaite qu’il y ait une suite ; pour libérer la parole,lâcher les rancœurs et le poids de nos colères frustrées, pour acter ce qui s’est passé pour de nombreuses personnes dont la réalité a été niées, mise sous silence, ..), pourquoi pas aussi y amener un changement dans les relations et la vie dans ce(s) lieu(x) , renseigner les nouveaux arrivants,

des ajouts seront faits sur l’explication du fonctionnement de ce(s) lieu(x), on pourrait sans doute apporter des élément d’analyse sur son (leur) fonctionnement (s), des témoignages de vécus

et heureusement , on y a aussi j’imagine pour la plupart, tiré des forces des amitiés, des idées. encore que pour certain(e)s, à quel prix !
P.

Publiez !

Comment publier sur LePressoir-info.org?

LePressoir-info.org est ouvert à la publication. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment y accéder et procéder!
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail lepressoir chez riseup.net