La dernière loi de santé, promulguée le 26 janvier 2016, a fait du combat contre « les injustices et les inégalités de santé et d’accès au système de soins » l’un des « trois défis majeurs » pour améliorer la santé de la population en France. Le ministère de la Santé, rendant compte des attendus de cette loi, multipliait les exemples d’inégalités sociales dans le domaine de la santé : « Les enfants d’ouvriers ont dix fois plus de chances d’être obèses que les enfants de cadres, les cadres vivent dix années de plus que les ouvriers sans limitations fonctionnelles [1] … » Le constat n’est pas nouveau : que les états de santé soient différenciés selon les classes sociales fait l’objet d’un large consensus, en épidémiologie comme en sciences sociales, et ce, depuis les travaux de Louis-René Villermé, au XIXe siècle, voire ceux de Bernardino Ramazzini, un siècle plus tôt. Lu sur le site terrainsdeluttes