Les piliers d’un nouveaux système totalitaire.

Fichage, fouilles, destruction de matériel de protection, arrestations arbitraires, GAV “injustifiés” bases sur “le délit de participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences”, infiltrations, violences policières, abus de pouvoir, interdictions de manifestation et recours aux forces militaires pour assurer la protection des lieux de pouvoir. Les tendances autoritaires à l’encontre des Gilets Jaunes.

Le fichage des populations.

La culture du fichage est une pratique insidieuse qui persiste depuis plusieurs siècles en France. Aujourd’hui, en dehors des services de fichage de la police (à priori centrés sur des atteintes à l’État, terrorisme, immigration, etc.), le gouvernement développe des stratégies pour pouvoir "ficher sans restriction" la population selon leurs habitudes, tendances et actions politiques.

À partir de la fin des années 90, le numérique arrive en force, il faut moderniser les institutions publiques et leurs services troglodytes. Plusieurs pays ont déjà démarré l’ultra numérisations de leurs services publics. Le but, c’est d’arriver à l’absolutisme électronique ; au contrôle total “interconnecté” des données sur les citoyens : système national d’identité, sécurité sociale, impôts assurance maladie, etc. Cet idéalisme futuriste digne d’un film de Hollywood doit être la réalité ! Néanmoins, une résistance social et politique s’impose. Le contre-pouvoir politique, les média, les O.N.G. crient : attaques aux droits et libertés des citoyens.

Ses nouvelles reformes doivent être mises en place en douceur, il est nécessaire que l’opinion publique et les politiciens soient conquis à travers leurs propres peurs : le crime organisé (trafic de drogues, armes et traite des êtres humains), usurpation d’identité, immigration illégale et le fameux terrorisme. Rendus au constat qu’effectivement nous vivons dans un monde de terreur, pourri et qui peut devenir encore pire, graduellement l’opposition lâche. Ainsi, elle donne au gouvernement des prochaines 10 années la marge de manœuvre pour soigneusement secourir de notre société et créer les bases d’un nouveau système politique autoritaire.

En 2009, le passeport biométrique remplacera le vieux passeport électronique, celui-ci contient encore plus d’informations que le précédent : la photographie numérisée et les empreintes digitales du détenteur du passeport. Rappelons-nous la polémique autour du "retard sur la publication" du rapport de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.

"La loi exige que les avis de la Cnil, autorité indépendante chargée de veiller à la protection des données personnelles informatisées, soient publiés au Journal officiel (JO) "en même temps" que les actes réglementaires concernés, a rappelé M. Türk en présentant le rapport annuel de la commission. Le décret instituant le nouveau passeport biométrique est paru au JO du 4 mai et l’avis rendu par la Cnil le 11 décembre 2007 est paru le 10 mai - le week-end, au milieu d’un long pont. "Il y a eu un loupé administratif qui ne nous est pas imputable", a affirmé le secrétaire général de la Cnil, Yann Padova. "Demandez au secrétariat général du gouvernement" chargé de la parution des textes réglementaires, a dit Alex Türk, qui a jugé cet épisode "choquant"1."

Nous sommes en 2011, la discutions sur la carte d’identité électronique revient sur la table. Auparavant les forces politiques, ont plusieurs fois essayé de mettre en place ce système électronique d’identification, mais cela n’avait pas aboutie. Ce n’est pas le cas de la totalité des pays européens. Au Portugal, la carte d’identité électronique est mise en circulation depuis 2006, même si le rapport de la Commission National de Protection des Donnés n’y était pas favorable.

"L’attribution à chaque citoyen, dans l’État autoritaire antérieur à l’État démocratique, d’un numéro d’identification unique et invariable, par le biais de codes numériques significatifs et uniformes, comportait le risque d’une surveillance permanente, de la suppression de l’autonomie et de la perte de liberté pour tous les individus. (...)

(...) L’un des mécanismes de sauvegarde de la liberté, que ce soit dans la perspective libérale de non-soumission des citoyens à l’ingérence ou dans la perspective républicaine d’absence de "domination", consiste précisément à protéger la vie privée des citoyens et à protéger leurs données personnelles 2."

En octobre 2016, le décret n° 2016-1460 autorise la création d’un traitement de données à caractère personnel relatif aux passeports et aux cartes nationales d’identité, ce qui inquiète encore le C.N.I.L. "Il pourra être assez facile pour un gouvernement de modifier la nature du fichier et de rendre les données exploitables, puisqu’il existe. En ayant accès aux empreintes digitales, à l’adresse, à la couleur des yeux, vous vous rendez compte de quel outil pourrait disposer la police ?3"
Le megafichier TES (titres électroniques sécurisés) pourait comporter des informations de 60 millers de perssones.

En 2018, Cyril Pellevat relance le débat sur la carte d’identité électronique, sujet sans suite pour le moment, mais que l’Union européenne continue à mettre de la pression, visant son projet mégalomane d’unifier le système d’identification et usage des institutions pour tous ses membres. Système qui doit être mis en place en avant, dans chaque pays membre pour une exploitation maximal.

Bien que tous ces systèmes ne soient toujours pas opérationnels en France (sans oublier la Carte Vitale qui contient un nombre considérable de données4), le gouvernement de Macron, complètement perdu et déchaîné face à la crise de Gilets Jaunes, envoi de directives pour que les policiers prennent la photos des cartes d’identité des manifestants. Alors, avec la loi anti casseurs, compte tenu de sa base légale, créer un dossier national basé sur différents critères et sections, mettant en évidence différents citoyens dans différentes villes françaises, sera une tâche facilitée pour les forces de police.
 

Fouilles, destruction de matériel de protection, arrestations arbitraires, GAV “injustifiés” bases sur le délit de "participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences”.

Le bilan des derniers mois de manifestations est impressionnant. Au-delà du travail rigoureux de la police dans la recherche d’objets dangereux, à plusieurs moments avant les manifestations, des manifestants et des journalistes ont déclaré être victimes d’un traitement abusif par la police. Au cours des dites fouilles, ils seraient insultés, victimes de provocations et l’équipement de protection individuelle (casque, masque et lunette) leur permettant de participer aux manifestations sans blessure ni d’être forces à respirer "pendant plusieurs heures" le gaz lacrymogènes, ont été détruits ou confisqués. Pour certaines, la fouille n’a pas fini avec un contrôle d’identité, ils ont été emmenés au poste de police, GAV, justifié par la présomption des agents de service : Gilet Jaune passible du délit de "participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences".

Pour aller plus loin sur la réalité des faits, pour ceux qui sont sur le terrain tous les samedis, qui sont en contact avec les manifestants et les journalistes (principalement les indépendants), les faits sont évidents. Les GAV sont basées sur la discrimination sur les costumes (être habillé en noir), aspect physique (si les gens viennent de banlieue ou pas) etc. Ce sont des critères invisibles et subtils, difficiles à reprocher aux policiers (qui les nient facilement), en plus, les dénoncer "sur le moment" peut créer des situations indésirables.
 

Infiltrations, violences policières.

Au cours de l’acte XIX des gilets jaunes à Montpellier, un photographe raconte :

"Je me rends compte qu’une personne est à terre entourée d’autres gilets jaunes. Je cours et quand j’approche du groupe, pour voir ce qui se passe... Soudain, une personne me pousse... Je réalise ce qui se passe, c’est la police."

Des "gilets jaunes infiltres" interpellent un gilet jaune.

Ces officiers de police en civil, sont aux yeux de tous des gilets jaunes. Un d’eux, lors de l’arrestation, porte un marteau à la main, d’où vient ce marteau ? Plusieurs manifestants ont dénoncé les infiltrations afin de faire dégénérer la manifestation et par conséquence stigmatiser le mouvement des gilets jaunes... Mais quels pouvoirs ont les manifestants pour établir la vérité des faits ? Des dizaines de vidéos circulent sur l’internet sur le sujet, mais prenant en compte la dérive du gouvernement de Macron, qui peut rechercher la vérité ?

Si nous prenons l’histoire comme référence, elle nous raconte que la police, infiltrée dans les mouvements sociaux, son objectif n’étais jamais restraint au fait de repérer des cibles passibles à interpeller, mais également, réprimer pour assurer la continuité du pouvoir politique en place. Si le pouvoir politique est totalitaire, la police défendra les idéaux totalitaires. Trump, Erdogan, Bolsonaro, parmi plusieurs exemples qui effraient le monde, sera Macron bientôt entre eux ?

Parlons alors, des violences policières. Ni l’ONU, ni le Parlement européen, ni personne, ne met fin aux violences policières. Le mouvement des gilets jaunes doit finir, même si le prix à payer est extrêmement élevé, comme dénoncer David Dufresne toutes les semaines en allo @Place_Beauvau - c’est pour un signalement.

Le choc, la tristesse envahissent l’esprit de tous. Beaucoup d’entre nous avont attendu le meilleur, le sage, mais non... Macron, Castaner et leurs alliés partent dans leur "delirium" autoritaire déclarent la guerre aux Français après l’acte XVIII des Gilets Jaunes. Premiere resolution : le préfet de police de Paris limogé, trop lâche.

Manifestante present dans le Acte XIX.

Les mesures du nouveau préfet de police, Didier Lallement, font peur même aux policiers : plus d’effectifs, création des BRAV (brigades de répression de l’action violente) mobiles et autonomes, nouvelles cartouches pour les LBD, plus puissants à usage intensif et sans restriction, les GLI F4 à disposition de tous les forces de police.
 

Interdictions de manifestation et recours aux forces militaires pour assurer la protection des lieux de pouvoir.

De nombreuses personnes occupant des postes importants au sein de la politique française ont tremblé après l’annonce de l’exécutif de mobiliser des soldats de Sentinelle. Des militaires déboussolés donnent des interviews sous couvert d’anonymat "On ne sait pas faire du maintien de l’ordre5", le gouverneur militaire de Paris parle à Franceinfo. Les média, les politiciens ne savent pas comment réagir, en gros : la folie.

Les interdictions de manifestation se rajoutent, Paris, Toulouse, Bordeaux, Nice, etc. 135 euros d’amendes pour les contrevenants. Avec ses mesures d’exception, le gouvernement a l’espoir d’avoir déjà réprimé psychologiquement les manifestants. Dans la vidéo sortie le 22 mars sur Twitter, le gouvernement rappelle " Stop aux violences. Manifester est un droit, alors sachons l’exercer.", révélateur une vison unilatéral du concept de violence. À nouveau, nous pouvons constater la rhétorique manipulatrice du gouvernement, du genre "Fake News". Dans la vidéo, aucune image ne montre les violences policières, mais la vidéo s’appuie sur le chiffe de "4 000 blesses parmi les manifestants et les forces de l’ordre", quand la majorité des blesses, sont issus de l’usage disproportionné de la force policière et de leur mauvaise emploi des armes non létales.

Énorme dispositif policier à Montpellier.

Samedi 23, acte XIX des gilets jaunes, selon le ministère de l’Intérieur 45 500 personnes étaient dans les rues. Néanmoins, selon les organisateurs 126 246 ont participé aux manifestations. À préciser, un écart de 80.746 personnes, "no comment".

Dans l’ironie du destin et la tristesse des mots, heureusement ce samedi tout s’est passé "comme d’habitude", a noter une utilisation plus fréquente et plus intense de la LBD40, des grenades de desecerclemente et GLI F4.

1.https://www.lesechos.fr/16/05/2008/lesechos.fr/300265240_passeport-biometrique---la-cnil-choquee-par-la-publication-tardive-de-son-avis.htm
2.https://portal.oa.pt/comunicacao/noticias/2006/10/27/comissao-nacional-de-proteccao-de-dados-pronuncia-se-sobre-cartao-do-cidadao/
3.https://passeport.ants.gouv.fr/Chiffres
4.https://fr.wikipedia.org/wiki/Carte_Vitale#Informations_contenues_dans_une_carte_Vitale
5.https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/oui-malheureusement-il-risque-d-y-avoir-des-morts-les-militaires-tres-alarmistes-sur-leur-implication-dans-les-prochaines-mobilisations-des-gilets-jaunes_3244015.html

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