Comme le souhaitaient Hollande et Valls, nous allons assister à la création d’un grand mouvement « dépassant les clivages » et dont l’ambition sera (encore et toujours) de mener les « réformes nécessaires pour avancer dans un monde qui bouge et, en même temps, vaincre l’immobilisme et les vieilles peurs ». Comprendre : augmenter les loyers, faire payer plus chers les soins, embaucher plus de contrôleurs et construire de nouvelles prisons pour y envoyer ceux [et celles] qui contestent le monde du travail, ou qui en sont excluEs. Les travailleurs [et travailleuses], quant à eux/elles, auront « la chance » de pouvoir goûter au salariat new generation : tous [et toutes] auto-entrepreneuSErs de sa force de travail, isoléEs face à son patron, à l’image de ces cyclistes qui courent un peu partout aux quatre coins de la ville pour livrer des pizzas ou des burgers... Et Macron compte frapper rapidement : « la réforme du travail doit aller vite, j’agirais dès l’été, par ordonnances, de manière rapide et efficace ». Ce salaud profite de l’été pour nous attaquer. Mais son optimisme risque d’être de courte durée.
augmenter les loyers, faire payer plus chers les soins, embaucher plus de contrôleurs et construire de nouvelles prisons pour y envoyer ceux qui contestent le monde du travail, ou qui en sont exclus.
Sarkozy a terminé son mandat en étant détesté. On se souvient à peine du nom de Hollande. Macron suivra la même trajectoire. Il a été conçu comme un produit marketing et formaté pour répéter des phrases absurdes telles que : « tous les défis de la société française, nous y sommes plongés, et au fond, le cap est posé, réussir avec des visages multiples, prendre la mer, porter les villes ou les départements » ou « ce que nous allons construire ensemble, c’est un projet pour notre pays, c’est une vision commune avec ceux qui ont un engagement pour cette société vibrante, qui s’incrit dans le monde, ce monde, avec ce beau goût de l’avenir. » Il n’y aura pas longtemps d’enthousiasme pour un homme qui prononce des phrases aussi creuses.
Les présidentielles ont temporairement redonné un peu de légitimité aux élections mais la tendance est bel et bien à la remise en cause de cette démocratie représentative qui décrète de manière arbitraire que la volonté collective doit s’exprimer de manière décisive à telle date, et à nul autre moment. Et de manière plus concrète, les gens vont rapidement détester le nouveau gouvernement tout simplement parce qu’ils vont devenir de plus en plus précaires.
Ne laissons pas Macron terminer son mandat, ou du moins, pas tranquillement. Grève, blocage, sabotage, manif sauvages, zads, squats... toutes les luttes sociales sont bonnes pour reprendre nos vies en main et lutter contre cette logique économique qui détruit tout.