Grève générale du Brésil

[Le] vendredi 28 avril le Brésil entier est descendu dans la rue, manifester contre les réformes du président non-élu Michel Temer.

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Le 28 avril 2017, tout le Brésil est allé dans la rue. La raison première, ou disons plutôt la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est la dernière réforme des retraites. Le président Michel Temer, qui n’a pas été élu, a décidé que dorénavant, il faudra travailler 40 ans, et prendre sa retraite à 65 ans, pour avoir le plein tarif ; et que ce tarif n’est plus la moyenne de son salaire sur les quelques dernières années de travail, mais la moyenne de toute sa vie. Donc ça compte les stages et les premiers emplois sous-payés. Quand on sait qu’au Brésil les premiers emplois sont rarement bien payés, et surtout très souvent sans contrat, on imagine à quel point cette mesure est drastique.

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Dans toutes les capitales des États, c’était la foule.

São Paulo, Rio, Salvador, Natal, Curitiba, la plus grande grève générale de l’histoire du Brésil. Et dans les villes moyennes, jusque dans les petites villes, il y a eu des manifestations aussi. À São Paulo, les métros se sont arrêtés dès 4h du matin, le peuple était dans la rue dès 8h du matin, et la police armée dès 8h et demi. Il y a eu des rassemblements devant les grandes administrations, sur les places principales, des grandes avenues barrées, même des autoroutes bloquées ! Tout ça, à pied, avec des pancartes, et quelques feux organisés dès l’aube. Il y a eu du grabuge, c’est sûr. De la répression, bien sûr aussi. Et c’est très grave pour une manifestation pacifique. Mais toute manifestation, est pacifique, à la base. Jusqu’à ce que la police reçoive l’ordre de taper dans le tas.

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Un peu de situation.

Entre mai et août dernier, il y a eu un coup d’Etat. Le Sénat brésilien a fait ouvrir une enquête sur des fraudes potentielles de la présidente Dilma Rousseff, qui avait été réélue pour un deuxième mandat, afin de justifier une demande de destitution. Un impeachment comme le disent les État-uniens et les Brésiliens. La leçon à en tirer, c’est que la diffamation, ça fonctionne. Surtout quand on a les patrons de télévision dans la poche. Et au Brésil, la chaine principale, la Globo, fait plus de 60% d’audience en comptant ceux qui ne regardent pas la télévision. C’est comme si tout le monde regardait TF1 tous les jours. C’est la seule chaine qu’on voit chez les gens, dans les bureaux, administrations, lieux publics, bars etc… Je vous raconte pas le contrôle de l’opinion publique.

L’ironie très amère, c’est que ceux qui ont voté cette destitution, ont dix fois plus de casseroles que la présidente destituée. Il y en a même qui sont interdits de sortir du territoire par Interpol !

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On verra le résultat bientôt, en tout cas, ça chauffe pour Temer !

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