Lutte contre la sélection à la fac de Montpellier

Un compte-rendu subjectif de la journée du mercredi 1er février qui a permis de lancer un mouvement contre la sélection en Master à l’Université.

Un début de mouvement se lance dans la fac de Lettres de Montpellier. La sélection en Master, décidée par l’administration de l’Université, révolte une grande partie de la population étudiante. Une assemblée générale s’est organisée mercredi 1er février à 12h. Plus d’une centaine de personnes sont présentes sur le parvis des amphis.

Sur le cadavre du gauchisme étudiant

Il semble important d’insister sur les limites de ce mouvement. Dans un premier temps, l’AG semble reprendre les tares du gauchisme étudiant. Des personnes prennent le micro pour informer et sensibiliser. Dans une assemblée composée très largement de femmes, ce sont surtout des hommes (hétéro, cis, validistes rajouteraient les postmodernes) qui s’expriment. Ce sont surtout des militants semblent dans leur monde. Un personnage, issu d’une sous-scission de secte trotskiste, propose de lancer un appel unitaire à toutes les organisations étudiantes. Il ne comprend pas que ces groupuscules sont presque aussi fictifs que les emplois de la famille Fillon.

Les deux syndicats étudiants n’ont d’ailleurs pas grand-chose à dire. Ils tentent de rivaliser à coups de pétitions sur Change.org. Un syndicaliste insiste même sur la force de la pétition contre le service civique obligatoire. Les syndicats étudiants ont tenté de combattre contre une mesure qui n’a jamais exister que dans leur imagination pour s’offrir enfin une victoire. Et en plus, par la pétition, présentée comme le summum de la lutte.

En revanche, le mouvement ne semble proposer aucun cadre de décision clair. Les AG étudiantes sombrent maintenant dans l’excès inverse de celles qui sont tenues par les gauchistes. Avant, des bureaucrates lançaient des débats sur la moindre proposition d’action pour l’encadrer à coups de votes souvent manipulés. C’est même parfois les votes sur les modalités de vote qui peuvent le plus déchaîner les passions. Ce mercredi, aucune véritable décision concrète ne semble émerger. Sinon de se retrouver pour de nouvelles AG les 21 et 28 février.

Révolte et spontanéité

En revanche, l’absence de tout cadre formel de décision ne permet pas aux gauchistes de freiner l’émergence d’une dynamique spontanée. L’AG est pliée en une heure et les étudiantes décident de manifester dans la fac pour se faire entendre. « Etudiants pas contents » et « Non à la sélection  » rythment la déambulation. Le cortège occupe même le Resto universitaire pour informer les étudiants. Un garde-chiourme qui se présente contre le directeur du Crous tente de prendre le micro pour empêcher la prise de parole. Ce qui n’intimide personne.

Des débrayages sont également organisés dans les amphithéâtres. Des étudiantes se lancent avec réticence dans la prise de parole. Mais les applaudissements des étudiants en cours les encouragent. Il faut effectivement souligner les réflexes d’auto-organisation. Au début, les étudiantes sont rassurées par la présence d’un syndicaliste étudiant. Progressivement, elles prennent confiance en leur force collective. Ce sont essentiellement des étudiantes en Licence 3 de Psycho qui organisent elles-mêmes la lutte. Elles diffusent l’information en cours, distribuent des flyers et disposent même d’une sono pour se faire entendre. Même pour l’appui logistique, elles se débrouillent très bien par elles-mêmes.

« Sur 150 étudiants en Licence 3, il n’y en aura que 20 qui pourront accéder en Master », résume une étudiante consciente de l’effet de cette formule choc. Elle évoque également l’enjeu social de la poursuite d’études. « Si j’arrête les études, je n’ai plus de bourses. Je n’exagère pas quand je dis que la sélection va faire de nous des SDF », souligne l’étudiante. Mais, le mouvement doit maintenant s’élargir. A d’autres facs, mais aussi à d’autres secteurs sociaux. L’assemblée pour les luttes doit permettre d’élargir le mouvement. Au-delà de la poursuite d’études, c’est l’inquiétude pour un avenir de précarité et de misère qui préoccupe toute une partie de la population.

P.-S.

Assemblée pour les luttes ce samedi 4 février 2017 à 14h au Luttopia OO3, 2 avenue de Castelnau, quartier Beaux-Arts à Montpellier. Nous lancerons, avec vous, la campagne anti-électorale et pour les luttes : ce n’est pas de président mais de société qu’il faut changer !

On peut lire aussi le compte rendu du syndicat étudiant SCUM en ligne ici.

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