Une étudiante en lutte contre la fac de Lettres de Montpellier

Compte-rendu d’un rassemblement organisé le 1er février contre une arnaque de l’Université de Montpellier.
Mise à jour du 03/02/16 : A l’issue du rassemblement de ce lundi matin, la vice-présidente de l’Université Paul-Valéry - Montpellier 3 a finalement accepté de rencontrer l’étudiante ainsi que des représentants du SCUM. Le rendez-vous a été pris pour le vendredi 5 février.

Mise à jour du 03/02/16 :

A l’issue du rassemblement de ce lundi matin, la vice-présidente de l’Université Paul-Valéry - Montpellier 3 a finalement accepté de rencontrer l’étudiante ainsi que des représentants du SCUM. Le rendez-vous a été pris pour le vendredi 5 février.

Si nous nous félicitons d’être parvenus à obtenir l’amorce d’une procédure à l’amiable, nous restons vigilants à ce que soient satisfaites nos demandes légitimes concernant cette affaire, à savoir le remboursement intégral des frais d’inscription versés par l’étudiante, ainsi qu’une révision de toutes les demandes de remboursement de frais d’inscription qui ont été rejetées cette année.

Laurie est calme mais déterminée. Elle poursuit son combat contre l’administration de l’Université Paul-Valéry. On la retrouve de bon matin à la cafétéria de la fac de Lettres de Montpellier le 1er février 2015. Elle est assise en face d’un syndicaliste étudiant. Un rassemblement est organisé devant le bâtiment administratif pour rendre visible son problème.

Rassemblement contre une arnaque

Laurie s’est inscrite dans une formation à la fac de Lettres pour reprendre ses études. Elle avance une somme de 261,10 €. Mais cette formation n’est pas reconnue par le Pôle emploi et s’élève au coût de 1000 €. Laurie décide logiquement de se désinscrire pour suivre sa formation dans un autre organisme. Surtout, elle demande un remboursement des frais avancés.
« Voilà les mails que j’ai envoyé à la fac. Le ton est d’abord courtois. Ensuite, les échanges deviennent de plus en plus vifs », déplore Laurie. Lorsqu’elle veut dialoguer avec l’administration, elle se heurte à un mur. Laure Échalier, la vice-présidente de l’Université qui chapeaute les problèmes d’inscription, refuse même de la recevoir malgré les nombreux courriers envoyés. Le rassemblement doit permettre de débloquer la situation.
« Frais d’inscription : stop à l’arnaque !! », indique une banderole accrochée sur le bâtiment administratif. Laurie tient en main son dossier avec diverses pièces et preuves qui attestent de l’escroquerie de la fac. « Je reste factuelle, j’avance uniquement des preuves et des faits. Mais la fac ne répond que par le mépris et la mauvaise foi », regrette l’étudiante.

Frais d’inscriptions élevés

Un tour devant la bibliothèque universitaire permet d’interroger les étudiants sur cette situation. Au-delà de ce cas précis, c’est le problème des frais d’inscription en général qui est dénoncé. Les étudiants précaires ne bénéficient pas toujours des aides sociales, liées à la famille à travers les revenus et l’éloignement du domicile. Une inscription à la fac de Lettres de Montpellier s’élève à plus de 400 €. « C’est à cause de la loi sur l’autonomie des Universités. Chaque fac peut fixer le montant d’une formation comme elle le souhaite », indique une étudiante informée. Au moment du vote de cette loi Pécresse, la présidence de l’Université dénonce une dérive libérale. Anne Fraïsse s’oppose à tous les gouvernements et publie des tribunes tonitruantes. Mais, en attendant, c’est elle qui applique des politiques libérales.
Le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) a fait un dépôt collectif de dossiers pour le remboursement des frais d’inscription. La loi autorise les universités à rembourser les sommes avancées par les étudiants précaires. A la fac de Lettres de Montpellier, une obscure commission se révèle particulièrement implacable : la plupart des demandes de remboursement sont rejetées.

Continuons le combat

A la fin du rassemblement, Laurie rend visite à l’administration avec quelques camarades. Laure Échalier est soi-disant en rendez-vous et ne peut pas recevoir l’étudiante. La secrétaire a des consignes : elle ne doit laisser rentrer personne. « Je vais faire un procès à cette Université. Le seul moyen de voir les responsables de cette fac, c’est devant un juge », répond tranquillement Laurie. Ce qui suffit à débloquer la situation. Laure Échalier rejoint rapidement l’étudiante qui lui fixe un rendez-vous.
« L’administration est perturbée dans sa routine et ses protocoles. Elle n’a pas l’habitude que ce soit les étudiants qui affirment leur point de vue et posent leurs exigences », indique un syndicaliste étudiant. Malheureusement, les personnes qui ont des problèmes avec la fac préfèrent baisser la tête, voire abandonner leurs études.
« Je ne me bat pas uniquement pour l’argent. Je veux aussi montrer l’exemple à mes petits frères. Je leur ai toujours dit de se battre et de ne rien lâcher. Je vais lutter jusqu’au bout », précise Laurie. L’étudiante n’a plus rien à perdre, mais a déjà retrouvé sa dignité. Elle poursuit son combat, guidée par son allergie contre toutes les injustices. Elle continue de se battre seule contre tous, pour faire plier un système bureaucratique. La suite au prochain épisode.

P.-S.

Lien du communiqué de presse du syndicat qui explique la situation.

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